samedi, juin 09, 2007

Le subjonctif

Le subjonctif est employé surtout dans les propositions subordonnées (complétives ou circonstancielles). Il exprime la position de l’utilisateur de la langue par rapport à une action réalisée ou dont la réalisation est incerte, impossible, problématique. C’est un mode de l’incertitude, de la contestation, du doute, de la négation. Le subjonctif confère à la phrase française de l’élègance et de l’expressivité grâce aux nombreuses nuances exprimées.

Le subjonctif est utilisé quand les sujets de la proposition principale et de la proposition subordonnée sont différents. Dans la situation où le sujet est le même, le deuxième verbe est à l’infinitif. Ainsi:

Je veux partir.

Mais:

Je veux que tu partes.

Dans la langue roumaine, on utilise dans les deux cas le subjonctif (conjunctiv).

Dans la langue française, le subjonctif a quatre temps: présent, imparfait, passé et plus-que-parfait.

Les terminaisons du présent sont: - e, -es, -e, -ions, -iez, -ent, ajoutées au radical du verbe (les verbes du IIe groupe après –iss-):

Chanter – que je chante, que tu chantes, qu’il chante, que nous chantions, que vous chantiez, qu’ils chantent
Finir – que je finisse, que tu finisses, qu’il finisse, que nous finissions, que vous finissiez, qu’ils finissent

Voilà la situations qui exigent l’emploi du subjonctif dans la langue française:

I. après les verbes impersonnels ou utilisés d’une manière impersonnelle: il faut, il semble, il arrive, il convient, il suffit:

Il faut que vous fassiez votre devoir.
Il suffit que vous appreniez beaucoup pour réussir.
Il semble que tout le monde soit content des résultats du concours.
Il arrive que l’on ne sache pas ses leçons.
Il convient que vous soyez d’accord avec notre conclusion.

II. après les expressions impersonnelles: il est bon, il est important, il est nécessaire, il est (im)possible, il est indispensable, il vaut mieux etc.

Il est nécessaire que vous fassiez beaucoup d’exercices pour apprendre la grammaire.
Il est indispensable que vous soyez présents à la cérémonie.
Il est bon que vous sachiez ces détails.
Il vaut mieux que vous vous teniez à l’écart de ces choses.

Quelques expressions impersonnelles qui expriment une évidence, une affirmation claire, ne demandent pas le subjonctif: il est évident, il est clair, il est manifeste, il est hors de doute:

Il est évident que cet homme a raison.
Il est hors de doute que vous réussirez.

III. après des locutions conjonctionnelles: afin que, pour que, sans que, avant que, jusqu’à ce que, à moins que, de peur/crainte que etc.

Nous irons au stade sans que Michel sache.
Nous serons de retour avant que papa ne soit rentré.
Je lui expliquerai cette règle jusqu’à ce qu’il comprenne.
Je vous dis tout cela pour que vous soyez prévenu.
Je viendrai sans faute, à moins qu’il ne se mette à neiger.

IV. après des verbes ou des expressions qui transmettent un sentiment:

Je crains que maman ne soit fâchée.
Nous regrettons que vous soyez obligés d’attendre.
Elle est triste que son fils ait échoué au concours.
Il est malheureux que votre frère soit malade.
Je me réjouis que Chantal ait fait un bon début sur scène.

V. après des verbes qui expriment une négation, un doute, un ordre: nier, douter, contester, exiger, défendre, ordonner:

Je nie que ton frère puisse parler de la sorte.
Il conteste que tu aies droit à cet héritage.
Nous doutons qu’il soit capable de faire pareil geste.
Le colonel exige que ses ordres soient respectés.
Je défends qu’on prenne ces mesures à mon insu.

VI. après des verbes qui expriment un désir, une volonté:

Je veux que vous soyez disciplinés.
Elle désire que nous venions la voir.
Je préfère que vous me laissiez tranquille, dit-il.

VII. dans des propositions relatives précédées par une négation, une expression de l’incertitude:

Je n’ai pas de pièce où je puisse travailler tranquillement.
Je cherche une maison qui me convienne du point de vue de la position.

Au cas où la proposition relative est précédée par une certitude, on doit utiliser l’indicatif:

J’ai enfin trouvé une maison où je pourrai travailler tranquillement.

VIII. après des verbes d’opinion à la forme négative ou interrogative exprimant un doute:

Je ne crois pas qu’il consente à l’occuper de cette affaire.
Croyez-vous qu’il puisse arriver à temps au spectacle? Il est parti tard.

Mais:

Croyez-vous qu’il arrivera à temps au spectacle? Il est parti à temps de chez lui.

IX. après les verbes demander, dire, comprendre, entendre, sont possibles et le subjonctif et l’indicatif:

Je demande que vous fassiez vos devoir (ordre).
Je demande à René où il a mis sa serviette (question).
Je comprends que vous voulez me parler, c’est vrai!
Je comprends que vous soyez triste à cause de la maladie de votre femme.
J’entends que tu fais des progrès, je m’en réjouis.
J’entends que tu fasses des progrès en français, puisque tu l’étudies depuis si longtemps.

X. après plusieurs verbes: obtenir, permettre, admettre, accepter, veiller à ce que, tenir à ce que, mériter, s’attendre, supposer, empêcher, souffrir, s’opposer à ce que, concevoir, consentir etc.

J’ai obtenu que Guy fasse son service militaire l’année prochaine.
Le directeur ne permet pas qu’on vienne mal habillé au bureau.
Admettons que vous ayez raison.
Il ne pouvait concevoir que sa conduite pût choquer.
Elle attendit que le docteur eût fini d’examiner sa fille.
Il s’oppose à ce que nous partions aussi vite.

XI. après un superlatif ou une expression équivalente: le seul, l’unique, le premier, le dernier, on peut utiliser aussi l’indicatif, quand l’idée de certitude est clairement exprimée:

C’est le meilleur élève que l’école ait eu.
Ou
C’est le meilleur élève que l’école a eu. – (quand il n’y a pas de doute)

Marc est le seul à qui le film n’ait pas plu / n’a pas plu.
C’est l’unique écrivain que je connaisse / que je connais.
C’est le premier spectacle que j’aie vu cette année / j’ai vu.
Paul est le dernier acteur que nous connaissions / connaissons.

XII. dans la proposition principale:
a) dans le souhait, le désir:

Fasse le ciel que Jacques réussisse.

b) dans l’ordre:

Que tout le monde soit prêt pour le rapport.

c) dans une imprécaution:

Qu’on me laisse tranquille!

d) dans une éventualité:

Qu’il dise ce qu’il a à dire et nous aviserons.

Notes:

1. dans certaines expressions formées avec le subjonctif, “que” est omis:

Puisse-t-il réussir! (numai de-ar reuşi!)
Advienne que pourra! (fie ce-o fi!)
Ne vous déplaise (să nu vă fie cu supărare)

2. dans le langage mathématique, “soit” est utilisé pour exprimer une supposition:

Soit le rectangle...

3. le subjonctif peut exprimer une alternative:

soit André, soit Pierre (ori André, ori Pierre)

4. le verbe savoir au subjonctif présent exprime une affirmation incertaine:

Je ne sache pas que cette affaire ait été conclue
Ou
Cette affaire n’a pas été conclue, que je sache (după câte ştiu)

Le subjonctif a quatre temps: présent, passé, imparfait et plus-que-parfait:

1. Le présent exprime une action simultanée ou postérieure par rapport à l’action principale, quand le verbe de la proposition principale est au présent ou au futur:

Je crains que vous ne compreniez pas ce que je dis.

2. Le passé exprime une action antérieure ou finie, quand le verbe de la proposition principale est au présent ou futur:

Je crains qu’il ne soit pas arrivé à temps à la gare.

3. L’imparfait exprime une action simultanée ou postérieure par rapport à l’action principale, quand le verbe de la proposition principale est au passé:

Les autorités ont pris ces mesures avant que la situation ne s’aggravât par suite des inondations.

4. Le plus-que-parfait exprime une action antérieure par rapport à l’action principale, quand le verbe de la proposition principale est à un temps passé.

Quels qu’eussent été ses succès, le violoniste devait encore parfaire son art.

Ces quatre temps du subjonctif sont utilisés de nos jours uniquement dans le style académique. Dans la langue parlée on utilise seulement:
- le présent, pour exprimer une action ou un état simultané ou futur, indifféramment du temps verbal de la proposition principale:

Elle faisait toujours ce que son père voulait qu’elle fasse.

- passé, quand l’action ou l’état exprimés sont antérieurs, indifféremment du temps de la proposition principale:

Il était mécontent que Denise ait surpris leur conversation.

1 comentarii:

Anonyme a dit…

Merci beaucoup de votre billet !
Surtout continuez !!!!!!!!!