vendredi, juillet 14, 2006

Stendhal ou le réalisme subjectif





Armance, quelques scènes d’un salon de Paris en 1827, roman mondain et d’analyse, propose la courte et tragique histoire d’un jeune aristocrate-polytechnicien.

Le style est uni et transparent, hérité de la langue abstraite et pudique, de l’euphémisme et de la litote classique.

Le Rouge et le Noir est roman d’amour, mais aussi roman de mœurs qui peint les libéraux de province, le grand séminaire et le faubourg Saint-Germain. Une chronique du XIXe siècle.

Lucien Leuwen. A cause de son extraordinaire documentation, de son réalisme, apparaît comme « le plus balzacien » des romans de Stendhal.

La Chartreuse de Parme. Une passion italienne, faite de cruauté et d’énérgie. Merveilleux roman romanesque. Roman d’aventures aussi et roman de mœurs politiques.

En son temps, Stendhal n’espérait pas être compris que de très peu de gens. Il a un goût de l’exactitude et d’une vérité qui soit universelle, fortifiés par la fréquentation des philosophes du XVIIIe siècle et des idéologues dont il partage le désir de rendre parfaitement claire la mécanique morale. A tout cela s’ajoute une tête romanesque.

Stendhal a dit: « Je n’ai jamais songé à l’art de faire un roman. »

Le premier en date des grands romanciers réalistes.

Stendhal a dit: « Le roman est un miroir qu’on promène le long d’un chemin. »

Ce romancier qui veut dire exclusivement le réel a passé pour abstrait; ce romancier qui a voulu laisser parler seulement les faits, et se faire aussi discretement que possible, est le plus subjectif qui soit.

Ce n’est pas le monde extérieur qui l’intéresse, mais la conscience de l’individu et le développement de ses passions.

Il veut garder de l’action uniquement son « résumé moral ».

La curiosité psychologique du romancier, son souci d’analyse se manifestent dans ces monologues ou examens de conscience où le héros se demande ce qu’il doit faire pour garder sa propre estime.

Stendhal croit l’homme enfermé dans ses sensations. Ainsi, il nous livre du réel seulement ce que son point de vue du moment, son attention ou son émotion lui ont permis de percevoir ou de sentir.

Emiettement du réel, relativisme avoué de la vérité. Il y a un univers balzacien, il n’y a que des héros stendhaliens.

Stendhal raconte. Il refuse le style « brillanté » et les grands mots.

Le style de Stendhal refuse d’en être un, et ne reflète que le bonheur d’écrire; il produit sur le lecteur moderne une étonnante impression de liberté et de légèreté, l’impression aussi qu’on n’a pas affaire à un auteur, mais à un homme.

[source Rose Fortassier, Le roman français au XIXe siècle]

1 comentarii:

Anonyme a dit…

je dirais quand même que le style de Stendhal est très plat et que son écriture n'a pas le relief de celle d'autres grands auteurs...ce qui rend la lecture de ses pavés un peu terne voire très ennuyeuse...Simple avis personnel