mercredi, juin 20, 2007

Aspects généraux de la didactique des langues étrangères


1. Définition de la méthodologie de l’enseignement du français

La méthodologie de l’enseignement du français s’occupe spécialement de trouver les moyens et les voies pour assurer un apprentissage convenable de la langue française.


2. But

Le but de la méthodologie est de mettre à la disposition des enseignants des renseignements sur les élèves, les programmes, les horaires, le matériel didactique, les méthodes et les techniques d’enseignement.


3. Les tâches de la méthodologie de l’enseignement du français

Les tâches de cette méthodologie sont:
- la réalisation d’un enseignement scientifique, systématique et progressif;
- l’adaptation de l’enseignement à l’âge des élèves et à leur psychologie;
- l’adaptation des méthodes et des procédés employés aux conditions de la classe.

Les objectifs de cette discipline se proposent exigent des professeurs de français:
- une bonne maîtrise de la langue française;
- la capacité de mettre en pratique les connaissances de français;
- une bonne connaissance de la littérature et de la civilisation françaises;
- une bonne connaissance de la psychologie et des problèmes théoriques et pratiques de l’enseignement;
- une bonne connaissance des méthodes et des techniques d’enseignement du français;
- connaître et savoir manier les auxiliaires techniques et audiovisuels.

Les bases psychologiques de l’enseignement du français langue étrangère

Il y a plusieurs catégories de langage:
- un langage oral (l’audition et le parlé);
- un langage écrit (la lecture et l’écriture);
- un langage passif (l’audition et la lecture);
- un langage actif (le parlé et l’écriture).

Le langage a un double aspect:
a) analytique, quand l’attention porte sur la forme de l’expression;
b) synthétique, quand l’attention est dirigée sur le contenu de la communication.

Le langage actif peut être:
- reproductif, lorsqu’il reproduit fidèlement quelque chose apprise auparavent (une poésie, un texte, etc.);
- productif, lorsqu’on utilise librement et d’une manière créatrice les connaissances acquises.


4. Application créatrice des principes didactiques à l’enseignement du français

Les principes didactiques fundamentaux sont:
1. le principe du développement harmonieux de la personnalité de l’élève, visant des effets formatifs et informatifs à la fois;
2. le principe de l’observation du caractère scientifique de l’enseignement;
3. le principe concernant l’accord de la théorie avec la pratique; (d’où une prépondérance de l’oral);
4. le principe de l’intuition (intuition visuelle, concrétisée par un matériel intuitif – planches, dessins, schémas, craie de couleur, etc – et intuition auditive, le seul moyen étant la prononciation nuancée du professeur, accompagnée parfois par des gestes, mimant l’action respective);
5. le principe de l’acquisition consciente et active des connaissances (ainsi, la règle de la grammaire sera formulée par une voie inductive après avoir activé l’attention des élèves et assimilé d’une manière consciente les phénomènes; le vocabulaire sera appris intégré dans des structures);
6. le principe de la systématisation et de la continuité (le professeur doit respecter la planification annuelle et trimestrielle; ses leçons doivent être systématiques, elles doivent avoir un déploiement logique, en mettant en relief les idées principales et en écartant ce qui est superflu);
7. le principe de l’accessibilité exige la gradation du facile au difficile, du simple au complexe;
8. le principe de l’acquisition solide des connaissances (exercices d’expression orale et écrite)
Pour réaliser ce principe il faut utiliser les éléments:
a) la répétition;
b) le contrôle et l’évaluation permanente des connaissances enseignées;
c) l’auto-évaluation;
d) l’exigence du professeur quant à l’exactitude des réponses des élèves.
9. le principe de la socialisation des activités didactiques.


5. Le rapport langue maternelle – langue seconde

Il ne faut pas ignorer les influences de la langue maternelle dans le processus d’acquisition d’une langue étrangère. Il est normale de constater des erreurs de prononciation, de lexique et de grammaire qui sont dues aux analogies que les petits élèves peuvent faire avec des choses connues déjà.

Les erreurs les plus rencontrées dans le cas des élèves roumains sont: la prononciation des voyelles [œ] et [y], des voyelles nasalisées, l’emploi de certains modes et temps dans les subordonnées.

Le rôle du professeur de français est celui de:
a) prévenir et combattre les influences négatives (les interférences);
b) procéder au transfert des influences positives.

Sous l’influence du roumain, les élèves peuvent faire des confusions en ce qui concerne le lexique, le genre, etc.

Pour éviter et corriger ces interférences, le professeur doit faire avec ses élèves beaucoup d’exercices jusqu’à ce qu’il les habitue à un emploi automatique et correcte et surtout il ne faut pas punir les élèves par de mauvaises notes pour de telles fautes.

Toute leçon commence par l’étape de vérification des connaissances.

Pendant l’explication de la nouvelle leçon, à l’occasion de l’enseignement du vocabulaire, la traduction sélective est admise lorsque la situation l’impose. On peut aussi recourir au roumain lorsqu’il s’agit d’une leçon plus difficile de grammaire, surtout au niveau de débutants pour éviter de charger la mémoire des élèves par des définitions et des techniques qui ne leur sont pas d’une urgente nécessité.

Quelques conclusions:
- l’utilisation de la méthode contrastive est imposée par les données psychologiques qui expliquent les particularités de l’acquisition du français à l’âge de l’adolescence;
- la contrastivité peut être utilisée avec efficacité, mais elle exige du professeur une certaine compétence linguistique et une sérieuse connaissance de la langue maternelle des élèvs et de la langue enseignée;
- l’analyse contrastive doit être utilisée non comme un but en soi, mais comme un auxiliaire précieux pour l’acquisition correcte de la langue étrangère;
- l’emploi de ce procédé contribue encore à développer chez les élèves l’esprit d’observation, en leur formant l’habitude d’établir des rapports logiques entre les phénomènes étudiés;
- la contrastivité, en tant que procédé didactique, doit avoir ses limites, vue la nécessité que les élèves doivent se dégager le plus tôt possible des influences maternelles.

[Source des notes: Traian Nica, Cătălin Ilie, Tradition et modernité dans la didactique du français, langue étrangère, Editura Celina, Oradea, 1995]