samedi, mai 31, 2008

Le logorallye

Le logorallye consiste à écrire en introduisant dans le texte les mots d’une liste établie. L’ancêtre du jeu est le bout-rimé, dont l’inventeur fut sans doute Louis de Neufgermain dans deux recueils (1630, 1637), et que le poète Dulot mit à la mode au milieu du XVIIIe siècle.

Saint-Simon rapporte que le poète Dangeau fut défié par Louis XIV, contre promesse d’un logement. Le roi, ayant lancé des « rimes sauvages » (selon Saint-Simon) à Dangeau, celui-ci répliqua par un poème, et obtint le logis sur-le-champ.

Au XIXe siècle, Alexandre Dumas organisa un concours et publia un recueil des œuvres des vainqueurs.

Aujours’hui, seuls les chansonniers s’y risquent encore.

Le logorallye de prose attire davantage les auteurs. Dans ses Exercices de style, Raymond Queneau en écrivit un avec les mots suivants à caser dans l’ordre: « dot », « baïonnette », « ennemi », « chapelle », « atmosphère », « Bastille », « correspondance ». En voici le début:

Un jour, je me trouvai sur la plate-forme d’un autobus qui devait sans doute faire partie de la dot de la fille de M. Mariage, qui présida aux destinées de la T.C.R.P. Il y avait là un jeune homme assez ridicule, non parce qu’il ne portait pas de baïonnette, mais parce qu’il...

Une variante consiste à extraire la liste des mots imposés d’une page d’auteur. On peut aussi jouer à plusieurs et tirer les mots au hasard et aux dés. Le peintre C. Zeimert, en tout cas, suggère à ses préfacier d’emprunter un itinéraire obligatoire pour leur écrits sur lui.

Plus largement, Queneau répéta non pas quelques mots, mais les mêmes éléments narratifs dans les quatre-vingt-dix-neuf Exercices de style. Il s’en servait pour briser la langue de bois, alors que la langue de bois est souvent l’effet pervers du logorallye, qui consiste à disséminer dans le discours un certain nombre de « mots/idées » au politique, ou de citations appropriées sur le parcours d’une thèse universitaire.



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L’acrostiche

L’acrostiche est pratiqué depuis l’Antiquité (Plaute). On le trouve même dans la Bible. On en connaît de célèbres. A la cour des rois, on s’en servait pour quémander:

Louis est un héros sans peur et sans reproche.
On désire le voir. Aussitôt qu’on l’approche
Un sentiment d’amour enflamme tous les cœurs:
Il ne trouve chez nous que des adorateurs;
Son image est partout, excepté dans ma poche.


Comment, après un tel poème, Louis XIV pouvait-il refuser une bourse à l’auteur démuni de pièces de son effigie?

D’autres, plus perfides, utilisèrent l’acrostiche pour régler des comptes. S’étant querellé avec Mangeot, directeur de gazette, l’humoriste Willy lui envoya un sonnet, que Mangeot publia. Il n’avait sûrement pas lu les premières lettres du poème!

Musique, tu me fus un palais enchanté
Au seuil duquel menaient d’insignes avenues;

Nuit et jour, des vitraux aux flammes continues,
Glissaient une adorable et vibrante clarté.

Et des chœurs alternant – dames de volupté,
Oréades, ondins, faunes, prêtresses nues –

Toute la joie ardente essorait vers les nues,
Et toute la langueur et toute la beauté.

Sur un seul vœude moi, désir chaste et lyrique,
Ta fertile magie a toujours, ô musique!
Bercé mon tendre songe ou mon brillant désir.

Et quand viendra l’instant ténébreux et suprême,
Tu sauras me donner le bonheur de mourir,
En refermant les bras sur le Rêve que j’aime!


M A N G E O T E S T B Ê T E

Et signalons l’existence d’acrostiches en fin de vers:

Quand Adam fut créé, tout seul il s’ennuy A
Dans de vagues pensées trop souvent absor B
Il supliait son Dieu de les faire ces C (...)
(...) Et qu’un Dieu protecteur nous soutienne et nous Z.

(Anonyme, fin du XIXe siècle)

L’acrostiche se pratique encore à l’aide de syllabes ou de mots. Cet échange « poétique » entre Musset et G. Sand est resté fameux. Musset à G. Sand:

Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu’un instant je change de visage?
Vous avez capturé les sentiments d’un cœur
Que pour vous adorer forma le Créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n’ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots:
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.


G. Sand à Musset:

Cette insigne faveur que votre cœur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.


Acrostiche réduit, celui-ci compose un nom à raison d’un mot par lettre (Racine):

Rivalisant Avec Corneille Il Nous Etonna. (A. Duchesne)

Madame Eurydice Reviendra Des Enfers. (J. Cocteau, Orphée)



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Quiconque – pronom relatif indéfini

1. Emploi correct. Quiconque à la fois sujet ou complément de la principale et sujet de la subordonnée:

Quiconque enfreindra cette règle sera puni.
Je m’adresserai à quiconque voudra m’aider.


2. Emploi fautif.

Ne doit pas s’employer à la place de n’importe qui, qui que ce soit ni (dans une proposition négative) à la place de personne. On écrira donc:

Il est prêt à s’adresser à n’importe qui (et non "à quiconque").
Je n’éprouve pas plus de sympathie pour lui que pour qui que ce soit (et non "que pour quiconque").
Il n’a jamais accepté un conseil de personne (et non "de quiconque").

3. Eviter la construction incorrecte quiconque qui:

Quiconque m’aidera sera le bienvenu (et non "Quiconque qui m’aidera...").

4. Peut s’employer avec un attribut féminin, mais non avec un verbe ou un attribut au pluriel:

Mesdemoiselles, quiconque fraudera sera exclue.

On ne pourrait dire en revanche: "Quiconque tricheront seront punis."

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Chaque – adjectif indéfini

I. Absence de forme pour le pluriel. L’adjectif chaque ne s’emploie qu’au singulier.

II. Emploi du possessif. Dire: Chaque homme a ses qualités et ses défauts (et non "chaque homme a leurs qualités et leurs défauts").

III. Accord du verbe. Le verbe qui a pour sujet un nom accompagné de chaque doit toujours être au singulier:

Chaque ville a son charme particulier.

Il en va de même quand il y a plusieurs sujets coordonnés ou juxtaposés:

Chaque ville et chaque village a son caractère particulier.
Chaque pays, chaque province, chaque canton a ses traditions propres.


IV. Chacun, chaque. Chaque est adjectif et ne doit jamais s’employer à la place du pronom chacun. Quand il n’y a pas de substantif auquel puisse se rapporter chaque, il faut employer chacun:

Ces crayons coûtent trois francs chacun (et non "trois francs chaque").

Mais:

Chaque crayon côute trois francs.

V. Chaque, indiquant la périodicité:

1. Tour correct quand chaque est suivi d’un nom singulier:

Il vient chaque samedi. Il m’écrit chaque semaine.

2. Tour incorrect quand chaque est suivi d’un nom pluriel. Dire:

Il m’écrit tous les trois jours (et non "chaque trois jours").

VI. Entre chaque... exprimant l’idée d’un intervalle dans le temps et dans l’espace. Ce tour est peu logique, car entre est normalement suivi de deux noms ou d’un nom au pluriel:

Entre Noël et le début du printemps.
Entre les arbres.
Entre les deux maisons.


C’est pourquoi, dans la langue surveillée, on dira:

Entre deux visites (et non "entre chaque visite").
Entre deux de ces allées (et non "entre chaque allées").

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vendredi, mai 30, 2008

Sujet de bac en Roumanie, 2008, 1-2 h/semaine, no 7

Examenul de bacalaureat 2008
Proba E/F
Proba scrisă la limba franceză
L1 normal şi L2

Toate subiectele sunt obligatorii. Se acordă 10 puncte din oficiu
Timpul efectiv de lucru este de 3 ore

Subiectul I (30 puncte)

Lisez le texte ci-dessous.

Déchets radioactifs: penser l’avenir

L’industrie nucléaire nous apporte de l’électricité à un prix compétitif; elle réduit notre dépendance énergétique; elle crée des emplois en France; elle n’émet pas de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Elle offre donc des avantages importants, dont les Français bénéficient.

Mais, comme toute activité, elle présente aussi des inconvénients. La sécurité des installations et la protection de l’environnement exigent une vigilance sans faille de la part des industriels et un contrôle attentif des pouvoirs publics. Les déchets radioactifs en particulier doivent être gérés avec la plus grande rigueur. Pour 85% du volume de ces déchets, des solutions définitives existent et sont déjà mises en œuvre: ils sont stockés en surface sur des sites exploités par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) dans les départements de la Manche et de l’Aube. Les 15% restant, qui concentrent 99,9% de la radioactivité, sont entreposés dans les installations de surface qui peuvent les accueillir de façon sûre pendant plusieurs dizaines d’années, à La Hague (Manche), Marcoule (Gard) et Cadarache (Bouches-du-Rhône). Mais elles n’ont pas été conçues pour stocker définitivement ces déchets, dont la radioactivité durera plusieurs milliers, voire centaines de milliers d’années.

Le Figaro, 2005

1. Trouvez dans le texte deux verbes à la voix passive. – 4 puncte

2. Mettez chacun des verbes suivants dans une phrase de votre gré, en respectant les indications données entre parenthèses.
réduire (présent de l’indicatif, 3e personne pluriel)
offrir (passé composé de l’indicatif, 1e personne singulier)
créer (futur de l’indicatif, 2e personne pluriel) – 6 puncte

3. Dégagez les idées essentielles du texte ci-dessus. Reformulez-les avec vos propres mots. – 10 mots

4. Citez trois mots du texte appartenant au champ lexical de pollution.

5. Pour chacun des mots soulignés donnez un homonyme que vous utiliserez dans une phrase de votre choix. – 4 puncte

Solutions:

1.
(les déchets) doivent être gérés
(des solutions) sont mises en œuvre
(ils) sont stockés
(les 15% restant) sont entreposés
(elles) n’ont pas été conçues

2.
Les embouteillages réduisent la vitesse de déplacement des voitures.
J’ai offert un bouquet de fleurs au fleuriste.
Le nez du clown créera un trou dans l’asphalte.

3.
a) L’industrie nucléaire apporte un sollution à la crise énergétique.
b) Cette activité exige une attention extrême.
c) Les déchets radioactifs sont un problème loin d’être résolu.

4. effet de serre, déchet, radioctivité

5.
pris
J’ai pris la queue du chat.

voir
Va te faire voir par les Grecs!

Traduction du texte

Industria nucleară ne aduce electricitate la un preţ competitiv; reduce dependenţa noastră energetică; ea creează locuri de muncă în Franţa; nu emite gaze cu efect de seră, responsabile de încălzirea climatică. Oferă deci avantaje importante, de care francezii beneficiază.

Dar, ca orice activitate, ea prezintă şi nişte inconveniente. Securitatea instalaţiilor şi protecţia mediului cer imperios o vigilenţă fără greş din partea specialiştilor din industrie şi un control atent din partea puterilor publice. Deşeurile radioactive mai ales trebuie să fie gestionate cu cea mai mare rigoare. Pentru 85% din volumul acestor deşeuri, există şi sunt deja puse în practică soluţii definitive: ele sunt stocate la suprafaţă în amplasamente aflate sub atenţia Agenţiei Naţionale pentru Gestionarea Deşeurilor Radioactive (ANGDR) în departamentele Manche şi Aube. Cele 15% care mai rămân, concentrând 99,9% din radioactivitate, sunt depozitate în instalaţiile de suprafaţă care le pot adăposti în mod sigur timp de mai multe zeci de ani, în La Hague (Manche), Marcoule (Gard) şi Cadarache (Bouches-du-Rhône). Dar ele nu au fost concepute pentru a stoca în mod definitiv aceste deşeuri, a căror radioactivitate va dura mai multe mii, chiar sute de mii de ani.

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samedi, mai 24, 2008

Chacun, -une – pronom indéfini

I. Absence de forme pour le pluriel. Le pronom chacun ne s’emploie qu’au singulier.

II. Chacun, suivi d’un possessif ou d’un personnel.

1. En règle générale, on peut employer le possessif ou le personnel indifféremment au singulier ou au pluriel:

Ingrès et Delacroix, chacun dans son genre (ou dans leur genre), furent de très grands artistes.
Ils ont touché chacun la part qui lui revenait (ou qui leur revenait).

2. Obligatoirement, on emploie le singulier quand chacun est en relation avec un participe présent:

Chacun s’en alla emportant son cadeau, et non leur cadeau.

Ou quand chacun est suivi de de + nom ou de de + pronom:

Chacune des jeunes filles était accompagnée de son prétendant (et non de leur prétendant).
Chacun d’eux sera reçu à son tour (et non à leur tour).

III. Chacun, chaque. Dire:

On vend en réclame de la confiture en fraises et de la confiture d’abricots, vous achèterez trois pots de chacune (et non de chaque).
Ces crayons coûtent trois francs chacun (et non trois francs chaque).

IV. Entre chacun de..., exprimant l’idée d’un intervalle dans le temps ou dans l’espace. Ce tour est peu logique, car entre est normalement suivi de deux noms ou d’un non au pluriel:

Entre Noël et le début du printemps.
Entre les arbres.
Entre les deux maisons.


C’est pourquoi, dans la langue surveillée, on dira plutôt:

Enter deux visites, je m’ennuyais mortellement (et non entre chacune des visites).

V. Expressions familières ou populaires.

1. Tout un chacun, un chacun, tout chacun. Equivalents archaïques de chacun devenus familiers et rares, à l’exception de tout un chacun, qui s’emploie parfois par plaisanterie:

Tout un chacun était au courant de l’aventure.

En dehors d’un contexte plaisant, dire tout simplement chacun.

2. Chacun... sa chacune. Désigne très familièrement l’homme et la femme formant un couple (marié ou non):

Tous les gars du village arrivaient, chacun donnant le bras à sa chacune.

A éviter dans un contexte sérieux et dans la langue non familière.

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mercredi, mai 21, 2008

Sujet de bac en Roumanie, 2008, 1-2 h/semaine, no 6

Examenul de bacalaureat 2008
Proba E/F
Proba scrisă la limba franceză
L1 normal şi L2

Toate subiectele sunt obligatorii. Se acordă 10 puncte din oficiu
Timpul efectiv de lucru este de 3 ore

Subiectul I (30 puncte)

Lisez le texte ci-dessous.

Confession d’une féministe

La grande chance de ma vie a été d’être née dans une famille où régnaient la paix et l’entente. A ma naissance, peu après la fin de la Grande Guerre, comme on ne pouvait déterminer la couleur de mes yeux, ma mère déclara: « Elle a les yeux de la Ligue des Nations! » J’étais donc préparée dès ma jeunesse à accepter et à mettre en pratique une nouvelle conception de la femme, libérée des mythes traditionnels qui avaient empêché la pleine réalisation de ses possibilités et de son énergie créatrice.

Trois générations de femmes dans ma famille attestent les progrès considérables que nous avons faits depuis une cinquantaine d’années. Une grande timidité et le rêve d’un grand homme mythique à suivre et à servir, obnubilaient mes propres capacités; ma vie par conséquent ne fut qu’un demi-succès. Plus forte et plus agressive, ma fille n’a pas éprouvé les mêmes entraves. La volonté de trouver sa propre voie tout en ayant un mari, quatre enfants et une maison à entretenir, l’a poussée, encouragée et soutenue par son mari, à entreprendre une carrière à l’âge de cinquante ans, qui la mènera certainement à faire une contribution importante au système pénal en ce qui concerne les enfants délinquants. Quant à ma petite fille, à dix-neuf ans, elle réussit brillamment un programme d’études scientifiques universitaires. De même, une petite nièce fait partie d’une équipe d’astrophysiciens d’une renommée mondiale. Que de transformations! Et quel espoir pour l’avenir!

D’après Marthe Lemaire Cottam, Mills College, California

1. Identifiez le mode et le temps des verbes suivants et donnez leur infinitif: (il) avait empêché; (elle) fut – 4 puncte

2. Associez les mots de même sens des deux colonnes:
l’entente - l’aptitude
la renommée - l’harmonie
la capacité - la réputation

6 puncte

3. Dégagez les idées essentielles du texte ci-dessus. Reformulez-les avec vos propres mots. – 10 puncte

4. Donnez trois mots appartenant à la famille lexicale du verbe encourager. – 6 puncte

5. Pour chacun des mots soulignés, donnez un homonyme que vous utiliserez dans une phrase de votre choix. – 4 puncte

Solutions:

1.
(il) avait empêché – plus-que-parfait
(elle) fut – passé simple

2.
l’entente – l’harmonie
la renommée – la réputation
la capacité – l’aptitude

3.
a) La narratrice a eu la chance de naître dans une époque de grandes transformations.
b) Certaines données traditionnelles ont empêché la narratrice de mettre pleinement en valeur ses capacités.
c) Chacune des générations suivantes ont acquis intellectuellement plus que la précédente.

4.
encouragé, courage, courageusement

5.
a) maître
Cordonnier est maître chez soi.
b) je vis
Je vis le rêve de ma vie.

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Emile Zola, Germinal (résumé)


Première partie

I

Le roman commence avec la présentation d’un homme en marche sous une “nuit sans étoiles” qui venait de Marchiennes. Son nom est Etienne Lantier, il est machineur et il est à la recherche d’un emploi selon la présentation qu’il se fait lui-même devant le vieux Bonnemort, la première personne qu’il rencontre dans son chemin vers Voreux.

Zola nous présente ensuite la fosse de Voreux vue par les yeux d’Etienne: “Cette fosse, tassée au fond d'un creux, avec ses constructions trapues de briques, dressant sa cheminée comme une corne menaçante, lui semblait avoir un air mauvais de bête goulue, accroupie là pour manger le monde”.

Par la suite on apprend que cet homme, Etienne Lantier, venait de se faire renvoyer pour avoir giflé son chef et qu’il traînait sur les chemins à la recherche d’un emploi depuis huit jours: “Où aller et que devenir, à travers ce pays affamé par le chômage? Laisser derrière un mur sa carcasse de chien perdu?


II

Zola quitte pour un petit moment la figure d’Etienne Lantier pour présenter les Maheu, qui travaillent depuis cinq générations dans la mine et qui représentent la famille type des mineurs: Maheu et Mayeude avec leurs sept enfants: Zacharie, Catherine, Jeanlin, Alzire, Lénore, Henri et Estelle qui vivaient tous dans une petite maison du coron. Zola surprend les Maheu en train de se réveiller à quatre heures du matin pour aller travailler.


III

Etienne Lantier réussit à se faire embaucher aux mines de Montsou comme haveur et souffre des conditions de travail abominables. Il rencontre Catherine, la fille de Maheu qui se montre très aimable envers lui à la différence de Chaval dont il sent le mépris dès le début: “Les deux hommes échangèrent un regard, allumé d'une de ces haines d'instinct qui flambent subitement. Etienne avait senti l'injure, sans comprendre encore.

IV

Zola nous offre une brève description de la vie des mineurs, de leur travail continu dans la nuit épaisse de la fosse où pas une parole n’était échangée: “il n'y avait plus que le halètement des poitrines, le grognement de gêne et de fatigue, sous la pesanteur de l'air et la pluie des sources.”

Étienne essaie à découvrir Catherine qu’il avait pris pour un garçon d’abord et se découvre lui-même devant la jeune fille en lui racontant qu’il venait d’être renvoyé de son travail pour avoir giflé son chef, que tout cela c’était passé à cause de l’alcool: “- Je dois dire que j'avais bu, continua-t-il, et quand je bois, cela me rend fou, je me mangerais et je mangerais les autres... Oui, je ne peux pas avaler deux petits verres, sans avoir le besoin de manger un homme...” L’alcool était un héritage de sa famille car Etienne se tirait d’une famille d’ivrognes: ”il avait une haine de l'eau-de-vie, la haine du dernier enfant d'une race d'ivrognes, qui souffrait dans sa chair de toute cette ascendance trempée et détraquée d'alcool, au point que la moindre goutte en était devenue pour lui un poison.

Étienne découvrait en Catherine un charme singulier et il se sentait timide devant elle: “Lui, brusquement, s'était demandé s'il ne devait pas la saisir dans ses bras, pour la baiser sur les lèvres. Elle avait de grosses lèvres d'un rose pâle, avivées par le charbon, qui le tourmentaient d'une envie croissante.” Il essayait de deviner son âge, de deviner si elle avait ou non un petit ami et se réjouissa bien en apprenant qu’elle n’en avait pas. Il se décida dans sa timidité même à l’embrasser sur les lèvres sauf que Chaval, en remarquant que le nouveau venu s'entendait bien avec Catherine, devint très jaloux.. Il s'approcha soudain de Catherine et “lui écrasa la bouche sous un baiser brutal”. Cet embrassement avait glacé Etienne qui se sentit blessé dans sa vanité et n’éprouva aucune envie de l’embrasser lui aussi après l’autre.


V

Pendant que l’équipe de mineurs étaient en train de critiquer la direction, l’ingénieur de la fosse, Paul Négrel et Dansaert, le maître-porion, firent leur apparition et leur annonçèrent qu’ils devront payer une amende de trois francs pour ”défaut de boisage” et en plus on leur annonça une baisse de salaire: ”on vous paiera le boisage à part, et l'on réduira proportionnellement le prix de la berline.” Cette décision de la Compagnie leur parut injuste et seules la force de la hiérarchie et l’habitude de la discipline les retenaient à ne pas se révolter contre cette injustice: “Etait-ce possible qu'on se tuât à une si dure besogne dans ces ténèbres mortelles, et qu'on n'y gagnât même pas les quelques sous du pain quotidien?


VI

Le premier jour de travail dans les mines de Montsou était fini por Etienne qui sur le conseil de Maheu va s’installer au cabaret l’Avantage, chez Rasseneur, “un ancien haveur que la Compagnie avait congédié depuis trois ans, à la suite d'une grève. Très bon ouvrier, il parlait bien, se mettait à la tête de toutes les réclamations, avait fini par être le chef des mécontents”.

Rasseneur et Etienne découvrent qu’ils connaissent tous les deux Pluchart, responsable départemental de L'Internationale.


Deuxième partie


I

La deuxième partie du roman débute par la présentation des bourgeois, les Grégoires qui, à la différence des Maheu, se réveillent à huit heures contre leur habitude de faire la grasse matinée car ils dormaient beaucoup, avec passion. Zola résume le bien-être des Grégoire dans une phrase brève mais très au point: “Du reste, les bonheurs pleuvaient sur cette maison”. M Grégoire est un actionnaire important de la compagnie, lui et sa famille mènent une vie sans souci des rentes de leurs actions.


II

C’est un chapitre très émouvant dans lequel Zola décrit la misère dans laquelle se débat la famille des Maheu. Un beau matin, la Maheude n’ayant plus de quoi nourrir sa famille se décide d’aller demander de l’aide aux Grégoire qui lui offrent des vêtements pour ses enfants, même deux parts de brioche, mais qui, par principe, ne lui donnent aucun sou.

D’un air humble elle arriva chez Maigrat qui tenait une boutique à Montsou et à qui elle devait déjà soixante francs depuis deux ans. C’était un commerçant “gros, froid et poli” et qui en plus partageait son lit avec les clientes du coron qui de cette manière achevaient à payer leur dettes. Maigrat accepte à l’aider lui laissant comprendre que “ce n'était pas d'elle qu'il voulait, c'était de Catherine”.


III

Dans ce chapitre Zola nous fait découvrir la vie quotidienne des corons avec le commérage des femmes à l’heure du petit café qu’elles prenaient ensemble. On nous laisse découvrir un monde pourri, débauché aussi des enfants comme des adultes: “C'était la commune histoire des promiscuités du coron, les garçons et les filles pourrissant ensemble, se jetant à cul, comme ils disaient, sur la toiture basse et en pente du carin, dès la nuit tombée. Toutes les herscheuses faisaient là leur premier enfant.”


IV

C’est la rentrée des mineurs qui avaient si faim qu’ils n’arrivaient plus à changer leur vêtements sales et humides.


V

C’est la nuit tombante. Pour les uns c’est le temps de rentrer chez eux, pour d’autres c’étaient le moment du libre amour qui, “sous le coup de fouet de l'instinct, plantait des enfants dans les ventres de ces filles, à peine femmes.”

Zola insiste sur le débauche de la jeunesse: “Que de misère! et toutes ces filles, éreintées de fatigue, qui étaient encore assez bêtes, le soir, pour fabriquer des petits, de la chair à travail et à souffrance! Jamais ça ne finirait, si elles s'emplissaient toujours de meurt-de-faim.”

Pendant sa promenade Etienne assiste contre son envie au viol de Catherine par Chaval sans les reconnaître d’abord. Par peur et par soumission héréditaire devant le mâle, Catherine succombe devant Chaval. Etienne en est déséspéré après s’être rendu compte que le couple qu’il guettait depuis quelques minutes n’étaient autres que Catherine et Chaval: “C'était donc vrai, ce qu'elle lui avait juré le matin: elle n'était encore la maîtresse de personne; et lui qui ne l'avait pas crue, qui s'était privé d'elle pour ne pas faire comme l'autre! et lui qui venait de se la laisser prendre sous le nez, qui avait poussé la bêtise jusqu'à s'égayer salement à les voir! Cela le rendait fou, il serrait les poings, il aurait mangé cet homme dans un de ces besoins de tuer où il voyait rouge.


Troisième partie


I


Etienne s’était habitué au travail dans la mine, aux ténèbres de la fosse qui au début lui semblèrent tellement abominables: “Lui, désormais, connaissait les galeries de la mine mieux que les rues de Montsou, savait qu'il fallait tourner ici, se baisser plus loin, éviter ailleurs une flaque d'eau. Il avait pris une telle habitude de ces deux kilomètres sous terre, qu'il les aurait faits sans lampe, les mains dans les poches.” Au bout de trois semaines, il étonnait déjà le chantier étant considéré parmi les meilleurs haveurs. On commençait à le respecter beaucoup car tous aimaient le travail bien fait.

Habitant toujours chez Rasseneur, Etienne fait la connaissance de Souvarine qui au premier abord lui parut fort réservé ne parlant jamais de sa personne. Tout ce qu’on savait sur Souvarine c’était qu’il était un réfugié russe et qu’il travaillait en machineur toujours pour la Compagnie de Montsou.

Etienne habituait à passer ses soirées dans la compagnie de Rasseneur et de Souvarine à parler politique. Ils étaient tous les trois révoltés contre la Direction des mines de Montsou qui vivait au dos de ses ouvriers qui étaient condamnés à mourir de faim, ils étaient contre les capitalistes, les bourgeois et l’accroissement de leurs richesses. De toutes leurs discussions on découvre Souvarine comme un socialiste instruit qui plède pour l’anarchisme: “Entendez-vous! reprit-il avec son calme habituel, en les regardant, il faut tout détruire, ou la faim repoussera. Oui! l'anarchie, plus rien, la terre lavée par le sang, purifiée par l'incendie!...”

De son côté, Etienne Lantier, désespéré de son ignorance, commence à se documenter, dévoré surtout par le besoin de savoir plus. C’est comme ça qu’il apprend l’existence d’une Association Internationale des Travailleurs.


II

C’était un dimanche de ducasse lorsque Etienne essaya à convaincre plusieurs mineurs à lutter contre les capitalistes, à faire la grève. Il leur expliqua son projet d’une caisse de prévoyance pour résister en cas de grève. Dans sa résolution à trouver des adhérents, Etienne se heurte à la réticence des ouvriers.


III

Étienne va s’installer chez les Maheu à la place de Zacharie qui se maria avec Philomène.

Toujours les mêmes questions se posaient dans sa tête: ”pourquoi la misère des uns? pourquoi la richesse des autres? pourquoi ceux-ci sous le talon de ceux-là, sans l'espoir de jamais prendre leur place?” Afin de pouvoir répondre à toutes ces questions, Etienne continua à lire des livres, des traités d’économie politique, etude qui le rendait très orguilleux: “La honte de son ignorance s'en allait, il lui venait un orgueil, depuis qu'il se sentait penser.” Etienne constate qu’il change petit à petit dans sa révolte contre le capital: “Depuis que sa nature s'affinait, il se trouvait blessé davantage par les promiscuités du coron. Est-ce qu'on était des bêtes, pour être ainsi parqués, les uns contre les autres, au milieu des champs, si entassés qu'on ne pouvait changer de chemise sans montrer son derrière aux voisins! Et comme c'était bon pour la santé, et comme les filles et les garçons s'y pourrissaient forcément ensemble!

L’influence d’Etienne parmi les ouvriers augmente de plus en plus grâce à son instruction que ses camarades traitaient avec considération. Il est décidé dorénavant à rétablir la justice et à combattre l’esclavage des ouvriers.


IV

C’est le jour où les mineurs vont pour toucher leur salaire. La paie désastrueuse, la baisse déguisée de leur salaire finissent par enrager les ouvriers: “Et, du coron entier, monta bientôt le même cri de misère. Les hommes étaient rentrés, chaque ménage se lamentait devant le désastre de cette paie mauvaise. Des portes se rouvrirent, des femmes parurent, criant au-dehors comme si leurs plaintes n'eussent pu tenir sous les plafonds des maisons closes.”

L’injustice devenant trop grande, le soir même, chez Rasseneur à l’Avantage, la grève fut décidée.


V

Le travail continue et à la suite d’un accident dans la mine, Jeanlin devient boiteux.

Jaloux à cause du fait qu’Etienne, en tant que logeur chez les Maheu, était trop près de Catherine, Chaval défend à la jeune femme d’habiter chez ses parents et l’emmène avec lui. Le couple Chaval-Catherine va travailler dorénavant à la fosse Jean-Bart.


Quatrième partie

I


La grève des mineurs vient d’éclater. Pas un homme n’était descendu dans la fosse de Voreux. Les Hennebeau dissimulent mal la préoccupation que cette grève leur causait. Ils reçoivent quand même ce jour-là les Grégoires qui étaient venus déjeuner chez eux.

Zola s’arrête un peu sur la famille Hennebeau dont il raconte l’histoire. Le lecteur prend connaissance des frustrations de M. Hennebeau devant son épouse et du mépris de Madame Hennebeau envers son mari: “Chaque matin, il rêvait de la conquérir le soir; puis, lorsqu'elle le regardait de ses yeux froids, lorsqu'il sentait que tout en elle se refusait, il évitait même de lui effleurer la main. C'était une souffrance sans guérison possible, cachée sous la raideur de son attitude, la souffrance d'une nature tendre agonisant en secret de n'avoir pas trouvé le bonheur dans son ménage.”

On nous peint aussi la figure de Paul Négrel, neveu de M. Hennebeau et ingénieur au Voreux. Paul Negrel habitait chez les Hennebeau et c’était l’amant de Madame Hennebeau qui nourrissait des sentiments assez étranges pour le jeune homme. Elle l’adorait, mais elle n’était pas du tout jalouse. Elle se décida même à le marier avec Cécile, la fille des Grégoire: “Puis, l'idée de le marier la passionna, elle rêva de se dévouer, de le donner elle-même à une fille riche. Leurs rapports continuaient, un joujou de récréation, où elle mettait ses tendresses dernières de femme oisive et finie.”

Ce premier jour de grève M. Hennebeau pendant qu’il déjeunait avec les Grégoire reçoit la visite de quelques mineurs délégués à venir voir le directeur de la mine pour lui faire part de la volonté de leurs camarades en grève.


II

À la tête des délégués se trouve Maheu qui étaient venu s’arranger avec M. Hennebeau et lui expliquer qu’on ne pouvait plus supporter l’injustice et la misère auxquelles on était soumis. Maheu se montre très catégorique en lui disant: “il faut que le travail soit payé pour être fait. [...] Nous autres, nous voulons que les choses restent comme elles étaient, et nous voulons encore qu'on nous donne cinq centimes de plus par berline... Maintenant, c'est à vous de voir si vous êtes pour la justice et pour le travail.

Après avoir essayé en vain de les dissuader et de leur expliquer que la grève serait un désastre pour tout le monde, M. Hennebeau promet de transmettre leurs réclamations à ses supérieurs.


III

Peu à peu la grève devenait générale et même si le nombre des ouvriers descendus dans les mines diminuait de plus en plus, la Compagnie ne se montrait prête à accepter les conditions des ouvriers. La caisse de prévoyance s’était déjà vidée et les corons se voyaient menacés par la faim mais: “Et, en face des jours terribles qui commençaient, pas une plainte ne se faisait entendre, tous obéissaient au mot d'ordre, avec un tranquille courage. C'était quand même une confiance absolue, une foi religieuse, le don aveugle d'une population de croyants. Puisqu'on leur avait promis l'ère de la justice, ils étaient prêts à souffrir pour la conquête du bonheur universel. La faim exaltait les têtes, jamais l'horizon fermé n'avait ouvert un au-delà plus large à ces hallucinés de la misère.”

Étienne devient parmi les mineurs leur chef incontesté et même s’il se rend compte de la terrible resposabilité dont il s’était chargé, il ne cesse pas de jouir de sa popularité de plus en plus croissante parmi les corons: “Sa popularité croissante le surexcitait chaque jour davantage. Tenir une correspondance étendue, discuter du sort des travailleurs aux quatre coins de la province, donner des consultations aux mineurs du Voreux, surtout devenir un centre, sentir le monde rouler autour de soi, c'était un continuel gonflement de vanité, pour lui, l'ancien mécanicien, le haveur aux mains grasses et noires. Il montait d'un échelon, il entrait dans cette bourgeoisie exécrée, avec des satisfactions d'intelligence et de bien-être, qu'il ne s'avouait pas. Un seul malaise lui restait, la conscience de son manque d'instruction, qui le rendait embarrassé et timide, dès qu'il se trouvait devant un monsieur en redingote. S'il continuait à s'instruire, dévorant tout, le manque de méthode rendait l'assimilation très lente, une telle confusion se produisait, qu'il finissait par savoir des choses qu'il n'avait pas comprises.”


IV

L’inquiétude d’Etienne croissait à la vue des corons qui mourraient de faim. Il réussit quand même, lors d’un réunion organisée, à faire les mineurs adhérer à l’Internationale.


V

Les mineurs avaient du mal à résister pendant la grève car: ”la misère avait empiré encore, les corons agonisaient d'heure en heure, sous la disette croissante”. Etienne était bouleversé à la vue des gens qui vendaient tout de la maison dans le seul but de se nourrir. En plus de la faim qui les tuait, les gens luttaient contre le froid du mois de janvier.


VI

Zola se consacre dans ce chapitre à nous présenter le triangle vicieux de Jeanlin (fils des Maheu)-Lydie-Bébert dont le chef incontesté était Jeanlin.

En tant qu’autorité, Jeanlin, qui était d’ailleurs d’une ruse sauvage, engageait les deux autres enfants dans des aventures désagréables (surtout du vol) et il en profitait: “Et il continuait à rire, plein d'un immense dédain pour Lydie et Bébert. Jamais on n'avait vu des enfants si cruches. L'idée qu'ils gobaient toutes ses bourdes, et qu'ils s'en allaient les mains vides, pendant qu'il mangeait la morue, au chaud, lui chatouillait les côtes d'aise.”

Étienne découvre la nouvelle demeure de Jeanlin, un refuge sous terre, dans une partie désaffectée des mines, “une vraie caverne scélérate, du butin entassé depuis des semaines, même du butin inutile, du savon et du cirage, volés pour le plaisir du vol. Et le petit, tout seul au milieu de ces rapines, en jouissait en brigand égoïste.”


VII

Etienne avait organisé une réunion au Plan-des-Dames dans la fôret. Une querelle éclate entre Rasseneur et Etienne. Etienne parle aux mineurs en leur expliquant qu’ils devaient tenir leur promesse et ne pas céder devant la misère dans laquelle ils plongeaient. À la différence d’Etienne qui à la fin de son discours finit par se faire ovationner par la foule, Rasseneur se voit hué par ses anciens camarades.
La réunion finit par la décision d’aller le lendemain à la fosse Jean-Bart, la seule qui continuait le travail, et convaincre les ouvriers à ne plus descendre dans la mine.


Cinquième partie

I


À Jean-Bart, les ouvriers refusent de descendre dans la fosse. Deneulin qui se rend compte que ses ouvriers suivent en tout Chaval eut l’idée de l’appeler pour lui parler. Dès le début, Deneulin se rend compte que Chaval était très vaniteux, ambitieux et facile à corrompre par la flatterie. À condition que le travail dans la fosse recommence dès que possible, Chaval se voit offrir de la part de Deneulin le poste de porion qui le plaçait déjà parmi les chefs. Chaval accepte l’offre de Deneulin et se met à convaincre les ouvriers de ne plus faire la grève.


II

Les ouvriers de Jean-Bart se voient en très grand danger une fois descendus dans la fosse. De toute part, on criait ”Ceux de Montsou coupent les câbles! Que tout le monde sorte!” La seule solution qu’ils trouvent pour ne pas mourrir là-dedans c’était de sortir par les échelles de secours. Ce fût une montée difficile, avec beaucoup d’arrêts causés par la panique qu’il y avaient des échelles cassées. Le chapitre finit par la réussite à retourner à surface des ouvriers de Jean-Bart au milieu des ouvriers de Montsou qui ne cessaient pas de les huer.


III

Zola revient en arrière pour nous faire découvrir le mystère de tout ce qui venait de se passer avec les ouvriers de Jean-Bart. C’étaient les ouvriers de Montsou qui une fois arrivés à Jean-Bart, comme ils avaient promis à la fin de la quatrième partie, se sentent trahis par Chaval qui leur avait promis la grève et décident de punir les traîtres en d’attaquant aux installations de la fosse et en coupant les câbles. Malgré les cris pacifistes d’Etienne qui essaie de les arrêter (“Il souffrait aussi dans son orgueil de chef, en voyant la bande échapper à son autorité, s'enrager en dehors de la froide exécution des volontés du peuple, telle qu'il l'avait prévue. Vainement, il réclamait du sang-froid, il criait qu'on ne devait pas donner raison à leurs ennemis par des actes de destruction inutile.”), les femmes de Montsou s’attaquent aux chaudières en les détruisant.
On nous présente à la fin Chaval qui, une fois à la surface parmi les regards furieux de ceux de Montsou, essaie en vain à s’expliquer.

La foule se dirige vers les autres fosses aussi à la seule intention d’arrêter partout le travail en emmenant Chaval avec elle.


IV

La foule de mineurs va désormais de fosse en fosse. A Mirou, ils tentent de faire sortir quelques mineurs descendus, mais ils échouent face à la petitesse d'esprit du porion.

Ils se dirigent vers d'autres puits, la Madeleine, la Victoire, Feutry-Cantel... mais les mineurs redoutent les gendarmes et les dragons. Ils détruisent cependant quelques installations.

Etienne et Chaval en viennent aux couteaux, Catherine les raisonne et empêche le drame en giflant Etienne: “Et elle s'était plantée devant son homme, elle le défendait, oubliant les coups, oubliant la vie de misère, soulevée dans l'idée qu'elle lui appartenait, puisqu'il l'avait prise, et que c'était une honte pour elle, quand on l'abîmait ainsi.”

Les mineurs se dirigent vers la direction, à Montsou en demandant du pain.


V

M. Hennebeau découvre la preuve évidente de l’infidélité de sa femme. Il est très malheureux alors que les mineurs arrivent en criant: “- Du pain! du pain! du pain!”. On nous peint le désespoir de M. Hennebeau à cause de son ménage ravagé: “Il aurait tout donné, son éducation, son bien-être, son luxe, sa puissance de directeur, s'il avait pu être, une journée, le dernier des misérables qui lui obéissaient, libre de sa chair, assez goujat pour gifler sa femme et prendre du plaisir sur les voisines.”


VI

La foule s’attaque à la maison de M. Hennebeau. Personne n’obéissait plus à Etienne, on n’obéissait plus qu’à sa colère. Puis, les mineurs se dirigent vers l’épicerie de Maigrat qu’ils détruisent. En essayant de s’échapper à la colère de la foule, Maigrat fait une chute et meurt. C’est la folie des femmes qui se considèrent vengées par cette mort et qui décident à lui prelever les organes genitaux pour les brandir ensuite en signe de victoire. La foule est dispersée par l’arrivée des gendarmes que Catherine vient d’annoncer.


Sixième partie

I


La grève s’empire, les mineurs n’y renoncent pas malgré le froid et la faim qui les menacent. Pour fuir la colère des mineurs et aussi les gendarmes, Etienne habitait le terrier de Jeanlin.


II

La situation chez les Maheu devient abominable. Ils viennent juste de perdre leur fille Alzire qui est morte à cause de la faim.


III

La vie dans le noir, dans le terrier de Jeanlin devient de plus en plus difficile pour Etienne. Il se décide à sortir à l’extérieur et il se rend chez Rasseneur. On assiste à une nouvelle bagarre entre Chaval et Etienne. Etienne domine la bataille, mais il laisse la vie sauve à Chaval.


IV

Après la bagarre des deux jeunes hommes, Catherine a peur de rentrer. Etienne et Catherine quittent L'Avantage et se promènent. Etienne lui propose de s'installer avec lui, mais elle refuse. Ils se séparent. C'est alors qu'il reconnaît Jeanlin qui rode près d’une sentinelle. Stupéfait, “épouvanté de cette végétation sourde du crime au fond de ce crâne d'enfant”, Etienne ne peut réagir quand Jeanlin enfonce son couteau dans la gorge du soldat. Comme seule justification, il assure qu'il "en avait envie". Ils vont cacher le cadavre dans l'ancienne fosse, celle où Jeanlin a un repère. Ensuite, Zola nous présente un peu avec répugnance, l’inconscience de Jeanlin qui, revenu dans son terrier, se met à ronfler sans penser une minute au soldat qu’il venait d’égorger sans savoir même son nom.


V

Les mineurs se réunissent pour protester contre l’arrivée des Borains, des travailleurs étrangers, que la direction avait fait appeler: “- A mort, les Borains! pas d'étrangers chez nous! à mort! à mort!”.

De nouveau, les mineurs, sous le poids de leur colère, s’échappent au contrôle d’Etienne. L’entrée au Voreux était gardée par des militaires qui avaient reçu comme ordre de ne se servir de leurs armes qu’à la dernière extrémité.

La foule tente d'avancer, de faire reculer les soldats, tout en les injuriant. Fort de leur nombre, ils ne craignent rien. Tous sont venus pour ce qui s'annonce être la lutte finale. Ils sont très sûr d'eux, et n'ont rien à perdre.

Les militaires font feu, beaucoup tombent, dont Maheu. “Ce fut une stupeur. Ils avaient tiré, la foule béante restait immobile, sans le croire encore. Mais des cris déchirants s'élevèrent, tandis que le clairon sonnait la cessation du feu. Et il y eut une panique folle, un galop de bétail mitraillé, une fuite éperdue dans la boue.”

C'est le désastre : 25 blessés et 14 morts. La sixième partie finit par l'arrivée de l'abbé Ranvier, "il annonçait l'ère de la justice, la prochaine extermination de la bourgeoisie par le feu du ciel, puisqu'elle mettait le comble à ses crimes en faisant massacrer les travailleurs et les déshérites de ce monde".


Septième partie

I


La Compagnie, voulant étouffer l’affaire, congédia les Borains et fit cesser l’occupation militaire des fosses en incitant les mineurs à reprendre le travail, en leur promettant des améliorations. Chez la Maheude, on reste ferme, pas de reprise du travail: "ce serait trop fort, de tuer le père et de continuer ensuite à exploiter les enfants!".

Etienne subit l'hostilité des grévistes, qui l'accusent de tous les malheurs qui se sont passés: ”Le peu qui restait de sa popularité s'en était allé au vent de la fusillade, il ne passait plus sans rencontrer des regards dont la flamme le suivait. Quand il leva la tête, des hommes menaçants étaient là, des femmes écartaient les petits rideaux des fenêtres; et, sous l'accusation muette encore, sous la colère contenue de ces grands yeux, élargis par la faim et les larmes, il devenait maladroit, il ne savait plus marcher. Toujours, derrière lui, le sourd reproche augmentait. Une telle crainte le prit d'entendre le coron entier sortir pour lui crier sa misère, qu'il rentra, frémissant. “


II

Etienne, au cours d'une longue promenade, rencontre Souvarine qui lui raconte que sa femme à été exécuté pour activité politique: “Oui, cela est bon qu'elle soit morte, il naîtra des héros de son sang, et moi, je n'ai plus de lâcheté au coeur... Ah! rien, ni parents, ni femme, ni ami! rien qui fasse trembler la main, le jour où il faudra prendre la vie des autres ou donner la sienne!” Souvarine annonce à Etienne son intention de partir, puis ils se séparent.

C'est alors que Souvarine, juste avant son départ, applique ses idées anarchistes et sabote la fosse du Voreux: “Dès ce moment, une rage l'emporta. Les haleines de l'invisible le grisaient, l'horreur noire de ce trou battu d'une averse le jetait à une fureur de destruction. Il s'acharna au hasard contre le cuvelage, tapant où il pouvait, à coups de vilebrequin, à coups de scie, pris du besoin de l'éventrer tout de suite sur sa tête. Et il y mettait une férocité, comme s'il eût joué du couteau dans la peau d'un être vivant, qu'il exécrait. Il la tuerait à la fin, cette bête mauvaise du Voreux, à la gueule toujours ouverte, qui avait englouti tant de chair humaine! On entendait la morsure de ses outils, son échine s'allongeait, il rampait, descendait, remontait, se tenant encore par miracle, dans un branle continu, un vol d'oiseau nocturne au travers des charpentes d'un clocher.”

Etienne, ayant repris sa place chez les Maheu, entend, tôt le matin, Catherine se lever. Surpris, il l'interroge: elle part travailler, lasse de voir sa famille dans le besoin. Emporté par son amour, Etienne décide de l'accompagner. C'est alors qu'à l'entrée de la fosse, il rencontre Souvarine, qui essaie en vain de le détourner: “Il l'empoigna par une épaule, il le rejeta vers le coron. - Rentre chez toi, je le veux, entends-tu!...”


III

La grève est finie sans que les mineurs puissent obtenir quelque chose. Quelque minutes après leur descente dans la fosse, les mineurs se voient confrontés à un véritable torrent qui inonde leur tunnel. La catastrophe s'annonce, et on se bouscule auprès des cages pour remonter. Mais une vingtaine reste en bas, arrivée trop tard, dont Etienne, Catherine et Chaval.

En observant les "blessures" des installations, Négrel comprend qu'il s'agit d'un sabotage et qu’on avait bien planifié cette catastrophe. C'est alors que la catastrophe à lieu : la mine, saturée d'eau, s'affaisse et disparaît dans le sol. "Une suprême convulsion du sol les mit en fuite. Des détonations souterraines éclataient. [...] D'abord, une sorte de tourbillon emporta les débris du criblage et la salle des recettes. Le bâtiment des chaudières creva ensuite, disparut. [...] Et l'on vit alors une effrayante chose, on vit la machine, disloquée sur son massif, les membres écartelées, lutter contre la mort : elle marcha, elle détendit sa bielle, son genou de géante, comme pour se lever ; mais elle expirait, broyée, engloutie. [...] Et rien ne dépassait. [...] Le Voreux venait de couler à l'abîme".


IV

Les mineurs, grévistes ou non, se proposent d’effectuer les travaux de sauvetage. Mais le travail s'annonce compliqué, et on ne perçoit aucun signe de vie... Cependant, trois jours après la catastrophe, ont se met à la besogne, après avoir entendu des battements. Zacharie meurt par inadvertance : il a laissé brûler ouvertement une flamme, contrairement à toute règle minière.

Cécile, au cours d'une visite avec sa famille dans le coron, se fait étrangler par le père Bonnemort.


V

Les rivalités entre Etienne et Chaval se terminent une fois pour toutes. Etienne finit par tuer Chaval. "Et penché, l'œil élargi, Etienne le regardait. C'était donc fait, il avait tué. Confusément, toutes ses luttes lui revenaient à la mémoire, cet inutile combat contre le poison qui dormait dans ces muscles, l'alcool lentement accumulé de sa race. Pourtant, il n'était ivre que de faim, l'ivresse lointaine des parents avait suffi".

La situation s'aggrave: l'eau monte, et ils s'épuisent. Ils tentent de monter plus haut. Une lueur d'espoir subsiste: ils entendent les mineurs au loin creuser pour les retrouver. Au neuvième jour, en compagnie du cadavre de Chaval, ils laissent libre-cours à leurs pulsions sexuelles et s'unissent enfin, après tant d'hésitations. Peu de temps après, Catherine meurt. Les secours parviennent enfin à la hauteur d'Etienne, qui est désormais le seul survivant.


VI

Etienne part, quitte Montsou pour aller à Paris et rejoindre Pluchart. Il fait ses adieux à ses compagnons, qui ont tous repris le travail: “Le silence continuait, et quand le camarade leur tendit la main, pour leur dire adieu, tous la lui serrèrent fortement, tous mirent dans cette étreinte muette la rage d'avoir cédé, l'espoir fiévreux de la revanche. La cage était là, ils s'embarquèrent, ils s'abîmèrent, mangés par le gouffre.”

Etienne fait ses adieux à la Maheude aussi: “Et, dans cette poignée de main dernière, il retrouvait encore celle de ses camarades, une étreinte longue, muette, qui lui donnait rendez-vous pour le jour où l'on recommencerait. Il comprit parfaitement, elle avait au fond des yeux sa croyance tranquille. A bientôt, et cette fois, ce serait le grand coup.”

L’espoir d’une revanche est le sentiment par lequel finit le roman de Zola. Etienne part en sentant que "la germination allait faire bientôt faire éclater la terre".

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samedi, mai 17, 2008

Rien (pronom indéfini, adverbe et nom)

Pronom indéfini.

I. Rien signifiant « quelque chose ». Le pronom indéfini rien n’a pas toujours une valeur négative. Il peut signifier « quelque chose, quoi que ce soit ». Ce sens se rencontre dans les cas suivants:

1. Dans des phrases interrogatives directes ou indirectes.

Y a-t-il rien de si beau que ces vers-là? (= quelque chose d’aussi beau)
Je vous demande si vous connaissez rien de plus glorieux que cette action.

2. Dans une conditionnelle.

Il s’affole si rien se produit (= si la moindre chose).

Ce tour, très rare et très littéraire, est à éviter dans la prose courante.

3. Après une principale négative de forme (rare) ou de sens (usuel).

Tu n’as pas sujet de rien craindre. (rare)
Je vous défends de toucher à rien.
Il a refusé de rien modifier (= de modifier quoi que ce soit).
Il est impossible de rien prévoir (= de prévoir quoi que ce soit).
Je considère comme inopportun de rien tenter (= de tenter quoi que ce soit).

4. Après sans, sans que.

Il est parti sans rien dire.
Nous nous sommes séparés sans que rien fût décidé
(= sans que quelque chose fût décidé).

5. Après avant de, avant que.

Il est parti avant d’avoir rien décidé.
Nous nous sommes séparés avant que rien fût décidé
(= avant que quelque chose ne fût décidé).

6. Dans la locution si peu que rien (= si peu que ce soit). Cette locution est vieille et rare.

II. Rien signifiant « nulle chose ». Ce sens est de beaucoup plus fréquent.

1. S’emploie normalement avec l’adverbe négatif ne:

Rien ne sert de courir.
Il ne fait rien.
Nous n’avons manqué de rien.


On évitera les tours relâchés de la langue parlée très familière:

Il fait rien.
Nous avons manqué de rien.


La locution ne... rien peut être renforcée par jamais, personne, plus, aucun, nul, mais non par pas:

Il n’a jamais rien donné.
Personne ne fait rien, ici!
Ils n’ont plus rien à dire.
Aucun savant ne peut rien dire de plus.
Nul homme ne trouvera jamais rien de plus beau que ce geste héroïque
.

2. Peut s’employer sans ne dans les tours elliptiques:

Rien de plus facile que d’écrire cette lettre.
Voyez-vous quelque chose? – Rien.


S’emploie aussi sans ne dans certaines expressions:

Cet homme d’affaires est sorti de rien.
Je compte pour rien cette différence.
Cela réduit à rien leurs possibilités.
Vous avez travaillé pour rien.
Un homme de rien.


3. Pas rien. On évitera la faute populaire qui consiste à employer pas avec rien. On dira:

Cela ne sert à rien (et non Cela sert pas à rien).
Cela ne fait rien (et non Ça fait pas rien).

4. Ce n’est pas rien (au sens de « c’est beaucoup, c’est une chose considérable, difficile, etc.).

Six enfants à élever, ce n’est pas rien!
Il a une propriété de cent dix hectaires, ce n’est pas rien.


Ce tour est considéré comme incorrect. Le reserver à la langue parlée familière.

III. Place de rien complément d’objet direct.

1. A un temps simple personnel. Rien se place après le verbe:

Je n’entends rien.
Je ne lui donne rien.


2. A un temps composé personnel. Rien se place entre l’auxiliaire et le participe:

Je n’ai rien entendu.

En revanche, personne se place après l’auxiliaire:

Je n’ai entendu personne.

Quand rien a un complément, on peut le mettre soit avant l’auxiliaire (Il n’a rien fait de bon), soit après l’auxiliaire (Il n’a fait rien de bon). Ce second tour est plus rare.

3. A l’infinitif présent. Rien se place normalement devant le verbe:

Il est resté tout ce temps sans rien dire.

4. A l’infinitif passé. Rien se place normalement entre l’auxiliaire et le participe:

Elle est revenue sans avoir rien obtenu.

5. A l’infinitif présent avec en ou y. Rien peut se placer devant en ou y (usuel) ou derrière en ou y (plus rare):

Sans rien en tirer

ou

Sans en rien tirer (plus rare et littéraire).

Sans rien y comprendre (usuel)

ou

Sans y rien comprendre (plus rare).

IV. Rien qui, rien que, rien à quoi... La relative qui a rien pour antécédent se met généralement au subjonctif (nuance de conséquence):

Dans tout ce fatras, il ne voyait rien qui le séduisît.
Il n’est rien que nous n’ayons essayé.
Il n’y a rien ici à quoi vous puissiez vous intéresser.


V. Rien de, rien que

1. Rien se joint par de à l’adjectif qui le suit:

rien de beau
rien de bon
rien de neuf
rien de nouveau
rien de vrai
rien de grand
rien de meilleur
rien de mesquin
rien de critiquable


De même, se joint par de aux adverbes mieux, moins, pis, plus:

rien de mieux écrit
rien de moins certain
rien de plus étrange


2. Rien de plus, rien de moins + adjectif. On prendra garde à la bonne interprétation de ces tours.

Rien de plus surprenant (= cela est tout à fait surprenant)
Rien de moins surprenant (= cela n’est nullement surprenant, cela est tout à fait naturel)

3. Rien que, rien que de. On distinguera ces deux tours. Rien que équivaut à « seulement »:

Rien qu’une minute, rien qu’un instant (= une minute, un instant seulement)
Rien que pour voir, rien que pour essayer (= seulement pour voir, pour essayer)

Rien que de, renforce un adjectif dans des tours tels que:

Cela n’a rien que de très naturel (= cela est très naturel)

VI. Rien de moins que, rien moins que. Deux locutions souvent confondues.

1. Rien de moins que. Tout à fait, exactement, vraiment:

Cette affirmation n’est rien de moins qu’un mensonge (= est vraiment un mensonge, est un véritable mensonge).

2. Rien moins que. En aucune manière, nullement, absolument pas:

Notre ami n’était rien moins qu’un héros (= n’était nullement un héros).

En raison des confusions et des équivoques fréquents auxquelles donnent lieu ces deux locutions, il sera prudent de les éviter, surtout dans les texte où il importe avant tout d’user d’un style clair et net.

VII. Expressions diverses

1. Comme rien, au sens de « facillement, très vite ».

Il a résolu le problème comme rien.

Tour très familier. Equivalent soutenu: comme en se jouant.

2. Cette personne ne m’est rien, ne m’est de rien.

La langue soutenue distinguait

Cette personne ne m’est rien (= n’a pas de lien de parenté avec moi)

et

Cette personne, cette chose ne m’est de rien (= ne m’intéresse pas, ne m’inspire aucun sentiment, n’a pas de valeur à mes yeux).

De nos jours, le tour ne m’est rien s’emploie dans tous les sens, et ne m’est de rien est devenu archaïque, précieux et très littéraire.

VIII. Il est rien beau, ton vélo! (= il est très beau). L’emploi adverbial de rien au sens de « très » appartient à la langue très populaire. Ne pas confondre avec le tour littéraire Il est un rien naïf (= un peu naïf).

IX. Rien substantif

1. Au sens de « chose insignifiante », prend l’article et la marque du pluriel:

Un rien effraie.
Il se laisse arrêter par des riens.


2. On distinguera rien du tout (sans trait d’union), simple renforcement de rien, et un (une) rien-du-tout « une personne sans valeur, sans moralité » (familier):

Depuis un mois, il ne fait rien du tout.
Sa femme est une rien-du-tout.
Ce sont des garnements, des voyous, des petits rien-du-tout
(invariable).

Le nom rien-du-tout est familier.

3. Un rien d’ironie. Un rien de + nom signifie « une petite quantité, une pointe de »:

Cela fut fait en un rien de temps.
Un rien de mépris apparaissait dans ses propos.


4. Il est un rien naïf. Un rien + adjectif signifie « un peu de, légèrement »:

Il avait une voix calme, grave, un rien solennelle.

Ne pas confondre avec le tour très populaire:

Il est rien beau, ton vélo! (= très beau).

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Encore!

dimanche, mai 11, 2008

Sujet de bac en Roumanie, 2008, 1-2 h/semaine, no 5

Examenul de bacalaureat 2008
Proba E/F
Proba scrisă la limba franceză
L1 normal şi L2

Toate subiectele sunt obligatorii. Se acordă 10 puncte din oficiu
Timpul efectiv de lucru este de 3 ore

Subiectul I (30 puncte)

Lisez le texte ci-dessous.

Clonage, manipulations génétiques...

La science a perdu son innocence. La défiance à l’égard des recherches nouvelles et de leurs retombées s’est amplifiée ces dernières années avec l’apparition des organismes génétiques modifiés (OMG) et les premières tentatives de clonage. Et les craintes sont fortes, comme le montre le sondage Ipsos-Amgen sur « les Français et la biotechnologie »: l’introduction des gènes dans un être vivant ou une cellule afin de produire des médicaments ou des vaccins est dangereuse pour 74% des personnes interrogées; cette manipulation est moralement et éthiquement condamnable pour 44% d’entre elles. Les premiers signes du désenchantement sont apparus après le désastre d’Hiroshima et de Nagasaki. Le mythe s’est définitivement effondré après une série de catastrophes industrielles: le nuage toxique de Seveso, le naufrage du pétrolier Amoco Cadiz, l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. La prise de conscience des dommages qu’entraîne le processus de croissance a pour corollaire la mise en question non seulement de la technologie, mais encore de la science elle-même. Certes, les scientifiques se défendent de jouer les apprentis sorciers: s’ils créent des souris transgénétiques, c’est pour mieux comprendre les mécanismes d’une maladie ou pour tester de nouveaux médicaments. Une certitude demeure: les chercheurs ont acquis un nouveau pouvoir.
(L’Express, 202)

1. Trouvez dans le texte quatre verbes au passé composé. (4 puncte)

2. Trouvez dans le texte des mots équivalents pour: intensifier, essai, peur. (6 puncte)

3. Dégagez les idées essentielles du texte ci-dessus. Reformulez-les avec vos propres mots. (10 puncte)

4. Mettez chacun des adverbes formés à partir des adjectifs suivants dans une phrase de votre gré.
- fort
- dangereux (6 puncte)

5. Pour chacun des mots soulignés, donnes un antonyme que vous utiliserez dans une phrase de votre choix. (4 puncte)

Solutions:

1. a perdu, s’est amplifiée, sont apparus, s’est effondré, ont acquis

2. intensifier = amplifier
essai = tentative
peur = crainte

3.
a) La science devient dangereuse.
b) Certains accidents technologiques mettent en question: la croissance, la technologie et la science.
c) Les scientifiquent continuent d’affirmer leurs bonnes intentions.

4.
fort
Le soliste chante fort.
dangereux
Il est toujours dangereux d’entrer dans la cage aux lions.

5.
confiance
Je fais confiance à cet homme politique.
dernier
Voilà le dernier roman de l’écrivain.

Traduction du texte:

Ştiinţa şi-a pierdut inocenţa. Neîncrederea cu privire la noile cercetări şi la repercusiunile lor s-a amplificat în ultimii ani odată cu apariţia organismelor modificate genetic (OMG) şi cu primele tentative de clonaj. Iar temerile sunt puternice, aşa cum o arată sondajul Ipsos-Amgen privitor la “francezii şi tehnologia”: introducerea generlor într-o fiinţă vie sau o celulă în scopul producerii de medicamente sau de vaccinuri este periculoasă pentru 74% dintre persoanele interogate. Această manipulare este condamnabilă din punct de vedere moral şi etic pentru 44% dintre ele. Primele semne ale dezamăgirii au apărut după dezastrul de la Hiroshima şi Nagasaki. Mitul s-a prăbuşit definitiv după o serie de catastrofe industriale: norul toxic de la Seveso, naufragiul petrolierului Amoco Cadiz, explozia centralei nucleare de la Cernobîl. Conştientizarea dezastrelor pe care le antrenează procesul de creştere are drept corolar punerea sub semnul întrebării nu doar a tehnologiei, ci şi a ştiinţei însăşi. Desigur, oamenii de ştiinţă îşi interzic să se joace de-a ucenicii vrăjitori: dacă crează şoareci transgenetici, este pentru a înţelege mai bine mecanismele unei maladii sau pentru a testa noi medicamente. O certitudine rămâne: cercetătorii au dobândit o nouă putere.

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samedi, mai 10, 2008

Personne (pron. indéfini)

Accord et emplois.

1. Employé comme indéfini, personne entraîne l’accord au masculin singulier:

Personne n’est génial, personne n’est parfait.
N’y aura-t-il donc personne d’assez audacieux pour tenter cette entreprise?
Je ne connais personne de plus beau.


Cependant, on peut faire l’accord au féminin singulier, quand la phrase, manifestement, ne peut s’appliquer qu’à une femme:

Personne n’était, à la cour, plus belle et plus gracieuse que cette princesse.

2. Personne d’autre. Accompagné d’un adjectif, personne est, de nos jours, joint presque toujours à cet adjectif par de:

Il n’y eut personne de vexé.

L’omission de de appartient à la langue archaïque:

Il n’y eut personne assez fou pour se fier à de telles promesses.

3. Personne ne s’emploie pas nécessairement dans un sens négatif. Peut signifier « quelqu’un, quel qu’il soit ». C’est le cas notamment dans une interrogation:

Connaissez-vous personne qui puisse m’aider?

Ou dans une comparaison:

Il est plus dévoué que personne.

Ou avec avant:

Avant que personne eût pu agir, il avait déjà pris sa décision.
Avant de blâmer ou d’accuser personne, voyons de quoi il s’agit.


4. Omission de ne. Même quand il y a une idée négative, on omet ne dans les tours elliptiques:

Dans la grande salle, personne.
Elle danse et chante comme personne.


Il faut éviter le tour pléonastique et incorrect personne ne... pas. Il faut écrire Personne n’est venu, et non personne n’est pas venu.

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Le XIXe siècle

Etrange et confus XIXe siècle, où le passé se heurte à l’avenir, la culture traditionnelle aux goûts nouveaux, les anciennes classes sociales aux masses ouvrières en formation; siècle fécond en promesses et riche en souvenirs!

Jusqu’en 1815, la volonté de Napoléon domine la politique étrangère, l’activité intérieure du pays, et même sa vie intellectuelle. L’université est dotée d’une constitution. Les écrivains se soumettent ou se révoltent. Les savants sont honorés et favorisés, les artistes encouragés a faire renaître en architecture, en sculpture et en peinture le style antique dont David devient le grand maître.

La Restauration tantôt libérale, sous la garantie de la Charte, tantôt réactionnaire lors de la prépondérance des ultras, voire intransigeante sous le règne de Charles X, après 1829, donne lieu à une reprise de la vie politique. La royauté bourgeoise de Louis-Philippe se maintient contre les pressions de l’extrême droite et contre celles des libéraux en progrès jusqu’à la révolution de 1848.

Cependant une brillante constellation d’écrivains et de peintres affirme son opposition à l’art classique et postclassique; de nombreuses œuvres, parues de 1820 à 1830, expriment des sentiments passionnés et personnels, une conception originale d’un monde où l’enthousiasme et le rêve dominent, un goût du pittoresque, de l’exotisme de la couleur: ce sont celles de Géricault, Delacroix, Devéria, Lamartine, Hugo, Vigny, parmi tant d’autres.

A partir de 1830, ce mouvement se teinte de plus en plus d’intentions politiques: les recueils de poèmes et les pièces de théâtre se multiplient. Victor Hugo définit la fonction du poète, « mage » chargé de conduire les peuples vers une destinée meilleure.

C’est une coalition générale d’ouvriers socialistes, de bourgeois parisiens et d’intellectuels romantiques qui renverse la monarchie en 1848, mais la deuxième République évolue rapidement vers un régime conservateur et se laisse vite dominer par le prince-président: le coup d’Etat du 2 décembre 1851, consacrant l’écrasement des républicains, marque le retour à un gouvernement personnel que Louis-Napoléon Bonaparte s’efforce de consolider par le prestige militaire et la prospérité économique, laquelle était fondée sur le développement des banques, du commerce et de l’industrie. Le régime s’assouplit et devient plus libéral à partir de 1860 mais se heurte à une opposition croissante; les échecs militaires au Mexique, et la grave défaite de 1870 dans la guerre contre la Prusse provoquent la chute du second Empire.

L’arrivée de Napoléon III au pouvoir avait marqué la disparition ou la transformation du romantisme: ce fut la retraite de Vigny et de Lamartine et l’exil, fécond il est vrai, de Victor Hugo. Une réaction se produit alors contre les excès du lyrisme, de la passion, et aussi contre les intentions politiques qui s’étaient manifestées dans l’art; on prône un art objectif, une rigueur scientifique dans l’observation et dans l’expression. L’art pour l’art, le Parnasse, le roman réaliste, voire expérimental et naturaliste, ont en commun la haine des œuvres de confidences ou de passions désordonnées, sinon « débraillées ». Le moment est venu où philosophes et savants renoncent au débat métaphysique, pour engager une réflexion et un dialogue sur les conditions d’une connaissance objective de la réalité sous toutes ses formes. Le mathématicien et philosophe Auguste Comte avait rédigé un Cours de philosophie positive; le physiologiste Claude Bernard expose, dans l’Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, les principes fondamentaux qui, selon lui, doivent gouverner toute science digne de ce nom; Louis Pasteur, à son tour, veut donner à l’étude des phénomènes biologiques une méthode rationnelle; Hippolyte Taine, de son côté, tente une explication positive des « faits » historiques, littéraires et artistiques.

La société bourgeoise en plein essor traduit, à sa façon, en réalités financières et en bien-être immédiat ce goût des choses concrètes et solides: c’est le triomphe du capitalisme organisé. La naissance du syndicalisme – le droit de coalition est accordé en 1864 – n’équilibre pas cette prépondérance des hommes d’affaires et d’argent, si tôt prévue par Balzac.

Mais dans le domaine de la peinture, le retour à l’objet, loin d’aboutir à une esthétique conservatrice, provoque un sain retour à la nature, au paysage, au vrai, chez Millet, Corot et Daumier, mais surtout chez Courbet et Manet.

Le grand poète Baudelaire symbolise une autre tendance qui s’écarte à la fois du romantisme et du positivisme. Réaliste, par son refus des hypocrisies et des fausses pruderies, idéaliste et même mystique dans ses efforts pour créer le monde merveilleux de son imagination et de ses rêves, il annonce un art nouveau, malgré la condamnation des Fleurs du Mal en 1857, par le tribunal correctionnel. Rimbaud, Lautréamont, Verlaine transfigurent à leur tour les mouvements secrets de l’âme, par une poésie originale.

Pendant les vingt-cinq années qui suivent la chute de l’Empire, et qui s’ouvrent par la terrible répression de la Commune, les incertitudes politiques sont grandes: la République de 1875 paraît fort provisoire, mais elle est consolidée peu à peu par l’action prudente et habile de la haute bourgeoisie. La France organise des expéditions coloniales hardies et affirme sa place dans un monde en expansion.

L’opposition des artistes et des écrivains ne désarme pas, contre un monde égoïste et intéressé, contre un optimisme scientifique et industriel outrancier. Tous se révoltent et s’isolent: les traditionalistes comme Barbey d’Aurevilly, les mystiques ardents comme Villiers de L’Isle-Adam et Huysmans, les polémiques catholiques enflammés comme Léon Bloy, les impressionistes comme Monet ou Sisley, en peinture, et comme Debussy, en musique, réfugiés dans leur sensibilité et développant leur particulière vision du monde, les symbolistes livrés à la contemplation de leur propre aventure spirituelle. D’autes comme Zola, dans la fameuse lettre J’accuse éclate en 1898, ou comme Anatole France, choisissent la cause ouvrière, le socialisme et la lutte ouverte, reprenant ainsi à leur façon l’engagement des romantiques de 1840 dans une société dont la fraction dirigeante paraît satisfaite et décidée à une immobilité égoïste.

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vendredi, mai 09, 2008

Quelconque

Adj. indéfini ou qualificatif.

1. Indéfini. Equivaut à « quel qu’il soit; quelle qu’elle soit » (aucune valeur péjorative):

Si un incident quelconque se produisait.
Par un point quelconque de cette droite, traçons une perpendiculaire.


Dans ce sens, est généralement placé après le nom.

L’antéposition de quelconque confère à cet indéfini une valeur assez péjorative:

Nous finirons bien par trouver un quelconque employé qui nous renseignera.

2. Qualificatif. Equivaut à « banal et sans grande valeur »:

Pour passer le temps, je n’avais à lire que des livres quelconques.

Dans ce sens, est généralement placé après le nom. Il peut être aussi attribut:

Ce film est très quelconque.
Une chanson assez quelconque.
L’œuvre la plus quelconque.


L’emploi de quelconque comme qualificatif n’est pas incorrect, mais n’appartient pas à la langue très soutenue.

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mardi, mai 06, 2008

Sujet de bac en Roumanie, 2008, 1-2 h/semaine, no 4

Examenul de bacalaureat 2008
Proba E/F
Proba scrisă la limba franceză
L1 normal şi L2

Toate subiectele sunt obligatorii. Se acordă 10 puncte din oficiu
Timpul efectiv de lucru este de 3 ore

Subiectul I (30 puncte)

Lisez le texte ci-dessous

Les familles recomposées

En France, en 2006, un million d’enfants vivent dans une famille recomposée. En effet, il arrive qu’après une séparation on rencontre un nouvel amour qui, lui aussi, est accompagné d’un ou de plusieurs enfants, ou plus. Au cinéma, la famille recomposée c’est une joyeuse bande d’enfants et d’adultes, dans une grande maison où tout le monde se croise dans les fous rires et la bonne humeur. Dans la réalité, la grande tribu, sans jalousies et sans conflits, ça n’existe pas. La recomposition familiale bouscule les liens établis: un aîné se retrouve second, un enfant unique est perdu au milieu d’une fratrie et il faut bien souvent que les enfants accueilent un nouveau bébé: celui que fait le couple recomposé. Les enfants entre eux se désignent presque toujours comme « frères » et « sœurs ». Rares sont ceux qui utilisent les mots « demi-frère » ou « demi-sœur ». Ce n’est donc pas le lien biologique qui fait la fratrie. Il a pourtant son importance. Les enfants qui ont un parent en commun se sentent liés par une fraternité plus intense. Si rien ne remplace la fraternité de sang, les relations qui se développent tout au long d’une enfance partagée peuvent parfois se révéler très intenses et créer un véritable sentiment de fraternité. La condition est de ne rien imposer ni d’aller trop vite.

(d’après le Nouvel Observateur, 2006)

1. Trouvez dans le texte quatre verbes pronominaux. (4 puncte)

2. Citez trois mots du texte appartenant à la famille lexicale de fraternel. (6 puncte)

3. Dégagez les idées essentielles du texte ci-dessous. Reformulez-les avec vos propres mots. (10 puncte)

4. Mettez chacun des verbes suivants dans une phrase de votre gré, en respectant les indications données entre parenthèses.
- pouvoir (présent de l’indicatif, 3e personne, singulier)
- vivre (futur de l’indicatif, 1e personne, singulier)
- remplacer (passé composé de l’indicatif, 3e personne, pluriel) (6 puncte)

5. Pour chacun des mots soulignés, donnez un synonyme que vous utiliserez dans une phrase de votre choix. (4 puncte)

Solutions:

1. se croiser, se retrouver, se désigner, se sentir, se développer, se révéler

2. fratrie, frère, demi-frère, fraternité

3.
a) Il y a un important nombre d’enfants qui vit dans une famille recomposée.
b) La réalité de ce type de famille est différente de l’image construite par les médias.
c) Si les conditions le permettent, cette famille particulière peut bien fonctionner.

4.
il peut – Il peut bien accomplir son rêve.
je vivrai – Je vivrai aux Etats-Unis.
ils ont remplacé – Ils ont remplacé la bonne voiture avec une copie.

5.
troubler – Ils ont troublé la paix du château.
se montrer – Les conséquences de leurs actions se sont montrées très dangereuses.

Traduction du texte:

În Franţa, în 2006, un milion de copii trăiesc într-o familie recompusă. Într-adevăr, se întâmplă ca după o separaţie să întâlnim o nouă dragoste care, şi ea, să fie însoţită de unul sau mai mulţi copii, sau mai mult. La cinema, familia recompusă este o ceată veselă de copii şi de adulţi, într-o casă mare în care toată lumea se intersectează cu râsete nebune şi bună dispoziţie. În realitate, marele trib fără gelozii şi fără conflicte nu există. Recompunerea familială tulbură legături stabilite: un copil care până atunci fusese cel mai mare devine al doilea, un copil unic e pierdut în mijlocul unei frăţii şi copiii trebuie foarte des să întâmpine un nou bebeluş, cel pe care îl face cuplul recompus. Copiii între ei se numesc aproape întotdeauna “fraţi” şi “surori”. Rari sunt cei care utilizează cuvintele “frate vitreg” sau “soră vitregă”. Deci nu legătura biologică este cea care face frăţia. Totuşi are importanţa ei. Copiii care au un părinte în comun se simt legaţi printr-o fraternitate mai intensă. Dacă nimic nu înlocuieşte fraternitatea de sânge, relaţiile care se dezvoltă de-a lungul unei copilării împărtăşite pot uneori să se dovedească foarte intense şi să creeze un adevărat sentiment de fraternitate. Condiţia este să nu se impună nimic şi nici să nu se precipite lucrurile.

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vendredi, mai 02, 2008

Sujet de bac en Roumanie, 2008, 1-2 h/semaine, no 3

Examenul de bacalaureat 2008
Proba E/F
Proba scrisă la limba franceză
L1 normal şi L2

Toate subiectele sunt obligatorii. Se acordă 10 puncte din oficiu
Timpul efectiv de lucru este de 3 ore

Subiectul I (30 puncte)

Lisez le texte ci-dessous.

Le travail des femmes reste en majorité peu qualifié

On constate une bipolarisation de l’emploi féminin depuis quelques années. Une minorité de femmes occupent des emplois très qualifiés, alors qu’une forte majorité sont cantonnées dans des emplois peu qualifiés. Le séminaire transnational des associations Retravailler soulignait que « la part des femmes parmi les cadres et professions intellectuelles supérieures est passée en dix ans, de 27% à 34% » tandis que « 60% des femmes sont encore ouvrières ou employées ». La bipolarisation est le résultat d’un double mouvement, selon Margaret Muruani, sociologue. « Il y a eu un mouvement global d’élévation du niveau scolaire et universitaire des femmes, ce qui leur a permis d’embrasser des professions autrefois réservées aux hommes (journalistes, avocats, médecins), mais c’est encore une petite minorité par rapport à l’écrasante majorité des femmes qui demeurent cantonnées aux emplois salariés d’exécution ». Il y a des métiers, des postes, des branches d’activité ou des entreprises largement « féminines » ou largement « masculines ». Il y a aussi un faible pourcentage de femmes qui occupent des postes de direction. Pourquoi les femmes accèdent plus difficilement aux plus hauts postes? C’est parce qu’il y a « le manque d’empressement des entreprises à les promouvoir » à certains postes. De plus, les femmes cherchent à garder un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. »
(Le Monde, 1998)

1. Trouvez dans le texte deux verbes au passé composé. (4 puncte)

2. Citez trois mots du texte appartenant au champ lexical du métier.

3. Dégagez les idées essentielles du texte ci-dessous. Reformulez-les avec vos propres mots. (10 points)

4. Mettez chacun des verbes suivants dans une phrase de votre gré, en respectant les indications données entre parenthèses.
- employer (présente de l’indicatif, 3e personne, singulier)
- accéder (imparfait de l’indicatif, 2e personne, pluriel)
- dire (passe composé de l’indicatif, 3e personne, pluriel) (6 puncte)

5. Pour chacun des mots soulignés, donnez un synonyme que vous utiliserez dans une phrase de votre choix. (4 puncte)

Solutions:

1. sont cantonnées, est passée, il y a eu, a permis

2. emploi, cadre, profession, ouvrier, employé, journaliste, avocat, médecin, salarié, poste, entreprise, activité, direction, professionnel

3.
a) L’emploi féminin connaît des extrêmes: soit des emplois qualifiés, soit des postes peu qualifiés.
b) Dans le marché du travail, il y a des métiers réservés aux hommes, autant qu’il y a des métiers réservés aux femmes.
c) Les femmes ne sont pas si nombreuses que les hommes à occuper des postes de direction d’un côté parce qu’elles se confrontent à une inertie sociale, de l’autre côté parce qu’elles veulent s’occuper aussi de leur vie privée.

4.
a) il emploie
b) vous accédiez
c) ils ont dit

5.
a) augmentation
L’augmentation des salaires est inférieure à l’inflation.
b) rester
Ils sont restés chez eux pendant l’après-midi.

Traduction du texte:

Munca femeilor rămâne majoritar puţin calificată
Se constată o bipolarizare a muncii femeilor de câţiva ani încoace. O minoritate de femei ocupă posturi foarte calificate, în vreme ce o puternică majoritate sunt cantonate în posturi puţin calificate. Seminarul transnaţional al asociaţiilor Retravailler sublinia că “procentul femeilor printre cadre şi profesii intelectuale superioare a trecut în zece ani, de la 27% la 34%” în vreme ce “60% dintre femei sunt încă muncitoare şi angajate”. Bipolarizarea este rezultatul unei duble mişcări, după Margaret Muruani, sociolog. “A avut loc o mişcare globală de creştere a nivelului şcolar şi universitar al femeilor, ceea ce le-a permis să îmbrăţişeze profesii altădată rezervate bărbaţilor (ziarişti, avocaţi, medici), dar este vorba încă de o mică minoritate în raport cu zdrobitoarea majoritate a femeilor care rămân cantonate în posturi salariate de execuţie”. Există meserii, locuri de muncă, ramuri de activitate sau întreprinderi preponderent “feminine” sau preponderent “masculine”. Mai există şi un procentaj redus de femei care ocupă posturi de conducere. De ce femeile acced mai dificil la cele mai înalte posturi? Pentru că există o “lipsă de grabă a întreprinderilor să le promoveze” în anumite posturi. În plus, femeile încearcă să păstreze un echilibru între viaţa privată şi viaţa profesională.

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péché, pécher, pêcher, pêcher

Ces quatre mots sont homophones.

le péché – faute commise par rapport à la loi de Dieu

pécher (verbe transitif) – commetre un péché (il pèche, il péchera, nous péchons)

le pêcher – arbre fruitier

pêcher (verbe intransitif ou transitif) – aller à la pêche

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Sujet de bac en Roumanie, 2008, 1-2 h/semaine, no 2

Examenul de bacalaureat 2008
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Lisez le texte ci-dessous.

La longevité, un défi étique, social et politique

La France compte aujourd’hui plus de 12 millions de personnes de plus de 60 ans, dont 800000 sont en perte d’autonomie. Elles seront 17 millions en 2020, dont 4 millions d’octogénaires et plusieurs dizaines de milliers de centenaires. Dès 2010, les plus de 60 ans seront plus nombreux que les moins de 20 ans. Le nombre des seniors dans notre pays, la nécessité de mieux valoriser leur rôle économique, social et culturel dans un objectif de coexistence harmonieuse entre les âges et de renforcement de la cohésion sociale, la prise en charge qualitative des personnes âgées dépendantes, dans leur intérêt propre mais aussi dans celui de leur famille et de la société tout entière, constituent autant de défis auxquels les pouvoirs publics et la société civile doivent apporter les plus justes réponses. Il en va de force et de capacité de renouvellement de notre pacte social. Les personnes âgées transmettent savoir et expérience, donnent la mesure du temps et la dimension du passé mais aussi la conscience de l’avenir. Le lien entre les générations est un des fondements de la vie en société, et nous devons donc le promouvoir sans relâche.

(d’après Catherine Vautrin, Le Figaro, février 2005)

1. Trouvez dans le texte deux pronoms relatifs. (4 puncte)

2. Citez trois mots du texte appartenant au champ lexical de âge. (6 puncte)

3. Dégagez les idées essentielles du texte ci-dessous. Reformulez-les avec vos propres mots. (10 puncte)

4. Mettez chacun des verbes suivants dans une phrase de votre gré, en respectant les indications données entre parenthèses.
- compter (futur de l’indicatif, 3e personne, singulier)
- être (imparfait de l’indicatif, 2e personne, pluriel)
- transmettre (passé composé de l’indicatif, 3e personne, pluriel) (6 puncte)

5. Pour chacun des mots soulignés, donnez un homonyme que vous utiliserez dans une phrase de votre choix. (4 puncte)

Solutions:

1. dont, auxquels;

2. octogénaire, centenaire, senior, âgé, génération,

3.
a) La France est confrontée à une croissance du nombre des personnes âgées.
b) Les seniors doivent être intégrés dans la société.
c) La place des retraités dans le social est décisive pour l’équilibre général.

4.
a) il comptera
b) vous étiez
c) ils ont transmis

5.
a) dès
Le jeu de dès a des résultats imprédictibles.
b) sang
L’hémorragie l'a fait perdre beaucoup de sang.

Traduction du texte:

Franţa numără astăzi mai mult de 12 milioane de persoane cu peste 60 de ani, dintre care 800000 sunt în pierdere de autonomie. Ele vor fi 17 milioane în 2020, dintre care 4 milioane de octogenari şi mai multe zeci de mii de centenari. Încă din 2010, cei cu peste 60 de ani vor fi mai numeroşi decât cei cu mai puţin de 20 de ani. Numărul seniorilor în ţara noastră, necesitatea de a valoriza mai bine rolul lor economic, social şi cultural într-un obiectiv de coexistenţă armonioasă între cei vârstnici şi de întărire a coeziunii sociale, asumarea calitativă a persoanelor vârstnice dependente, în interesul lor propriu dar şi în cel al familiei lor şi al societăţii întregi, constituie tot atâtea sfidări cărora puterile publice şi societatea civilă trebuie să le aducă cele mai juste răspunsuri. Ţine de forţa şi de capacitate de reînnoire a pactului nostru social. Persoanele vârstnice transmit cunoaştere şi experienţă, dau măsura timpului şi dimensiunea trecutului dar de asemenea conştiinţa viitorului. Legătura dintre generaţii este una dintre fundamentele vieţii în societate, şi trebuie deci s-o promovăm fără încetare.

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