mardi, août 05, 2008

Le Verbe et ses catégories

Chapitre 1. Statut morphosémantique du verbe
A. Le verbe dans les grammaires
B. Définition notionnelle et formelle
C. Classes grammaticales et lexicales

1. Classes grammaticales
1.1. Significatif / copule
1.2. Significatif / auxiliaire
1.3. Perfectif / imperfectif

2. Classes lexicales
2.1. Verbes d’action
2.2. Verbes de devenir (éventifs)
2.3. Les verbes d’état (statiques)

Chapitre II. Statut morphosyntaxique du verbe
A. Le Verbe dans la phrase
B. Les catégories verbo-nominales
1. Expression du nombre dans le code écrit et oral
2. Accord du verbe avec le sujet
3. Verbes impersonnels
C. Traits contextuels du verbe

Chapitre III. Les catégories verbales
A. Temps et temporalité
B. Mode et modalité
C. Aspect et aspectualité
D. Diathèse ou voix

La flexion et le système des formes

Chapitre IV. Flexion et types flexionnels
A. Structure morphologique du verbe
B. Formation des temps et des modes
C. Classes flexionnelles: verbes réguliers, irréguliers et défectifs

Chapitre V. Systématique verbo-temporelle du français contemporain
A. Le système des formes
B. Les périphrases prémorphologiques

Les temps de l’indicatif. Valeurs et emploi

Chapitre VI. Temps et énonciation
A. Le temps, catégorie
B. Déictiques et non-déictiques temporels
C. Temps du discours et temps de l’histoire
D. Valeurs grammaticales et effets de sens

Chapitre VII. Axe du présent
A. Le présent
B. Le passé composé
C. Futur simple et futur antérieur

Chapitre VIII. Axe du passé
A. L’imparfait
B. Le plus-que-parfait
C. Passé simple et passé antérieur

Chapitre IX. Discours rapporté et temps de perspective
A. Discours direct vs. discours indirect
B. Rapporter un énoncé au DI
1. Inclusion syntaxique
2. Changement de perspective
3. Concordance des temps

Chapitre X. Les formes en –RAIS dites “Conditionnel présent et passé”
A. Des valeurs temporelles aux valeurs modales
B. Emplois modaux des formes en –rais
1. Système hypothétique et conditionnel
2. Le conditionnel non corrélatif


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L'Etat et la langue française (par Manuel de Diéguez)

Si, du matin au soir l'empire romain avait diffusé sur les ondes des nouvelles fraîches de Titus, de Vespasien ou de Trajan, un latin châtié serait demeuré familier aux oreilles de province. Mais la prononciation correcte de cette langue se serait-elle perpétuée pour autant de la Bretagne à la Syrie? Nos récentes retrouvailles avec l'accentuation du latin de Cicéron nous donnent des CD désastreux, tellement le palais de Paris n'apprendra jamais que mécaniquement à rythmer une langue que nos écoliers et nos professeurs prononcent depuis des générations sur le ton monocorde qui n'appartient qu'au français. Quant à la prononciation retrouvée du grec de Périclès, elle demeure plus artificielle encore et d'une lenteur ridicule en raison de la difficulté de trouver des acteurs qui entendent ce qu'ils lisent. Du salon de Mme de Rambouillet à nos jours, la royauté, puis la République se sont attachées à "dégasconner" le français. Une nation est responsable de la grammaire de sa langue quand celle-ci se fait entendre vingt-quatre heures sur vingt-quatre sur les cinq continents.

L'heure a sonné pour l'Etat de retrouver une politique de la langue. Car, dans moins d'un siècle, la multiplication des accents et des rythmes locaux sera devenue dramatique, et ce malgré la formidable puissance de sauvetage automatique de la langue dont dispose un monde de la parole soutenu par une mécanique, si la radio nationale nous fait entendre le français germanisé de Mulhouse ou chantant de Marseille, à l'image d'une Allemagne trop tardivement unifiée par Bismarck et qui fait passer tour à tour sur les ondes les derniers restes de la langue de Goethe et de Schiller à l'école de Cologne et des rudes gosiers des paysans de Bavière. Même disloqué, écartelé, naufragé, le salmigondis franco-allemand ne prononce pas variieren, desavouiren, cachieren, inakceptabel, sur le même ton dans tous les villages.

Une langue du savoir et de la culture dont l'écoute demeure mondiale a besoin d'une capitale centralisatrice afin d'universaliser son accent à l'échelle de la planète; sinon sa littérature se désagrège entre cent baragoins. Corneille est aussi ridicule dans des bouches vaudoises que les vers de Hölderlin dans une bouche bernoise. Quelles tonalités de la langue germanique s'enseignent-elles à Columbia ou à Harvard ? Celles de la province natale du professeur importé d'Allemagne. Le français de demain sera-t-il encore suffisamment parisien pour qu'on ne l'entende pas jargonner sous le déguisement de cent défroques ? Lucien de Samosate conservait des tonalités ioniennes et Démosthène se faisait corriger par des poissonnières du Pirée. La France affichera-t-elle bientôt un panculturalisme radiophonique qui pliera aux crus des villages une langue qui avait peiné trois siècles à trouver sa tonalité ? La prononciation unifiée d'une langue est tellement vitale qu'Erasme avait publié un traité de la prononciation du latin et s'était exercé à celle du grec ancien sous la férule des hellénistes d'Athènes de son temps, ce qui n'était pas le cas de Budé.

Pour l'instant, le français serait encore guérissable si seulement les quarante vieillards du Quai Conti avaient assez de sève pour adresser, au nom de leurs cheveux blancs, une rude et solennelle semonce à l'Etat afin qu'il mette fin d'autorité aux fautes de grammaire grouillantes sur les ondes. "Nous, diraient-ils, qui devons à un homme d'Etat et d'Eglise la conservation de tous les livres que publient nos libraires, nous qui, de siècle en siècle, formons les phalanges macédoniennes des chenus de la syntaxe et de la grammaire, notre tour est venu de donner nos ordres à la République. Voici nos trente premiers édits - d'autres suivront.

Nous décrétons :

1 - Que le chef de l'Etat devra informer toute la machine administrative qu'initier ne signifie pas débuter, mais instruire dans les mystères d'une religion ou dans les arcanes d'un savoir.

2 - L'Etat ambitieux d'impulser des réformes aura le devoir d'informer les organes responsables de la voix quotidienne de la nation et de la République que le verbe impulser est une invention anglaise et que la Gaule ne connaît que les substantifs impulsion et impulsivité, ainsi que l'adjectif impulsif.

3 - Nous voulons que l'Elysée rappelle la conjugaison du verbe partir aux porte-voix de la France sur les chaînes publiques : on ne part pas à Paris, mais pour quelque destination que ce soit.

4 - Nous ordonnons que le premier magistrat de la France interdise sur les ondes l'expression paysanne ce midi.

5 - Le chef de l'Etat dira aux Egéries qui siègent dans son gouvernement qu'il leur est permis de tomber malade, ou de leur haut, ou sur les ennemis, ou des nues, ou en disgrâce, ou dans l'erreur, et même à la renverse, mais non de tomber enceintes.

6 - Nous édictons par les présentes qu'on circulera à vélo, ou à motocyclette, parce que ces engins rappellent des montures.

7 - Une loi promulguera que le chef de l'Etat devra s'initier suffisamment aux Lettres pour rappeler à ses Ministres qu'on ne dit pas plus que quiconque, mais plus que personne.

8 - L'Académie exige la reconduite à la frontière du verbe nominer, qui écorche les oreilles de la nation; elle publiera, dans quelques jours, une liste des vocables étrangers présents sur le sol français et dont la dégaine défie ses ordonnances.

9 - Diantre, ce n'est pas parce que l'on rencontrera plus de mille fois ainsi avec l'inversion dans L'être et le néant d'un certain Jean-Paul Sartre que cette expression passera du néant à l'être. C'est aussi qui demande l'inversion. On dit ainsi, nous sommes…

10 - Nous vous ordonnons non moins fermement, M. le Président, de vous souvenir de ce qu'après appelle un verbe à l'indicatif: après qu'ils furent partis, et non le subjonctif, après qu'ils soient partis, parce qu'il s'agit d'une constatation et non d'une supposition.

11 - L'Académie française vous adjure, M. le Président de renoncer à l'hérésie du double partitif. On ne dit pas : C'est de cela dont il est question, mais c'est de cela qu'il est question.

12 - Nous le disons tout net : il vous faut cesser de dire par contre. On dit en revanche.

13 - Nous serons des pédagogues intraitables des règles de l'interrogation : vous ordonnerez aux radios et aux chaînes de télévision de cesser de dire à longueur de journée: "Qu'est-ce qu'il dit ?" En français, le questionnement s'exprime avec élégance : "Que dit-il ?"

14 - La grammaire française déteste le superfétatoire. Elle n'ajoute pas un mot de trop à ce qu'elle énonce. Elle proclame l'inutilité de souligner qu'on marche à pied.

15 - L'Etat ne saurait ignorer que débuter n'est pas un verbe transitif. On ne débute pas quelque chose.

16 - Savez-vous qu'on ne saurait se métamorphoser au point de dire : "Nous sommes mardi …" ? Dites seulement "C'est mardi…", et tout le monde vous croira.

17 - Savez-vous que votre politique ne s'articule par sur, mais avec ?

18 - Savez-vous qu'échanger ne signifie pas dialoguer ?

19 - Savez-vous qu'on ne dit pas ceci dit, mais cela dit ?

20 - Savez-vous que l'adjectif victorieux ne saurait céder le pas à vainqueur ?

21 - Au nom de toute l'Académie française, nous vous demandons avec gravité de frapper d'un arrêt d'expulsion immédiat : "Il en va de…" au lieu de "Il y va de…".

22 - Nous disons au chef de l'Etat que la négation courtoise fait partie des voilures et des cordages de la langue française et qu'il faut dire je ne veux pas et non je veux pas.

23 - Nous vous informons avec la plus grande fermeté, Monsieur le Président, qu'il vous appartient d'interdire dans nos écoles l'usage du verbe clôturer appliqué à des congrès ou à des conciliabules : en bon français, clôturer signifie poser une clôture.

24 - Monsieur le Président, la langue française connaît les substantifs maturité et maturation, mais non l'adjectif mature.

25 - Monsieur le Président, la France a ses brebis galeuses, mais elle n'a jamais vu de moutons noirs.

26 - Monsieur le Président, nous disons au printemps, mais en été, en automne, en hiver.

27 - Monsieur le Président, la langue française fait un grand usage du verbe casser et du substantif casse, tel casse-cou, casse-noisettes, casse-noix, casse-pierre, casse-pipes, casse-poitrines, casse-pattes ; mais se casser se dit d'un navire dont la quille se courbe.

28 - On ne dit pas un tel, retour de, mais de retour.

29 - Ce sont les armées qui battent en retraite. Les travailleurs vont à la retraite.

30 - On ne dit pas : Il faut mieux, mais : Il vaut mieux.

Conclusion

Au nom du Cardinal qui, depuis quatre siècles, nous réunit tous les jeudis au Quai Conti, nous vous informons, M. le Président, qu'il entre dans les responsabilités attachées à votre charge de congédier par décret les laquais et les valets de l'étranger qui habillent notre vocabulaire de la livrée de leur maître. Il faut que le vrai français ait une tête et une seule. Les Espagnols Martial, Quintilien, Sénèque, Trajan, Vespasien, Hadrien ne parlaient pas un latin espagnolisé, mais ajoutaient des titres de gloire à la langue de Cicéron et de Tacite. Ne disloquez pas le français, ne le délocalisez qu'afin de l'unifier davantage sur toute la terre, parce qu'un idiome éparpillé perd son sceptre. L'Empire romain l'a appris à ses dépens, puisque le latin n'a retrouvé sa pureté de la Renaissance jusqu'au XVIIè siècle qu'à la suite de sa régénération la plus vigoureuse sous la plume indignée des Laurent Valla et des Erasme.

Votre titre de protecteur de l'Académie française comporte des attributs attachés à votre charge par nature, parce que la transmission mécanique de la parole est devenue l'arme de son ubiquité. Si Richelieu revenait parmi nous, il substituerait la collaboration de la monarchie avec des représentants qualifiés de la langue de la raison à celle des capétiens avec l'Eglise. Votre devoir est de vous élever à la dignité d'une magistrature dont les arrêts s'imposeront à la classe dirigeante, parce que l'éducation nationale a besoin qu'une tête la conduise sur les chemins où la pensée et la grammaire scellent alliance.

Parallèlement à votre premier vœu de mettre les langues régionales à parité avec le français et donc de leur accorder le même rang constitutionnel qu'à l'idiome de la nation, votre Ministre de l'instruction publique voudrait abolir l'"aberration française" que l'apprentissage universel de l'art de raisonner juste serait devenu et, par conséquent, de supprimer l'enseignement de la philosophie dans les lycées. Mais une civilisation qui a cessé depuis trois siècles d'écouter la "parole de vérité" d'une autre bouche que de celle de la raison, une civilisation qui n'entend plus laisser les hommes de l'autel légiférer au nom d'une autorité transcendante à celle qu'exerce l'entendement humain, une civilisation qui a substitué la voix de l'intelligence à celle de tous les clergés n'habitera un ciel des élévations plus éclairant que celui des Eglises que s'il arme ses phalanges du savoir des feux et des illuminations de la lucidité. La France est au premier rang des guerriers de l' alliance de la langue avec la rigueur intellectuelle.

Quand la raison est une barque à la dérive, c'est la nation qui fait eau de toutes parts. Un panculturalisme décérébré menace désormais la cohérence interne du français, parce qu'on ne saurait ouvrir les yeux sur un monde que la logique du discours a cessé de charpenter. Pour éduquer des connaisseurs de la vitalité de la langue française, souvenez-vous de ce que la parole architecturée d'une main de fer par la pensée est le baromètres qui permet aux civilisations non seulement de connaître leur température, mais la place qu'elles ont conquise à la force du poignet entre leurs premiers balbutiements et leur sépulcre. La langue française est la messagère d'une humanité en marche. Sa trajectoire est celle de sa voix dans l'histoire du monde. L'oublier, ce serait cesser d'armer la tête de la France.

Monsieur le Président, nous ne sommes pas des agents du service de sécurité du vocabulaire, nous ne sommes pas des policiers de la syntaxe, nous ne mettons pas la langue sous scellés, nous sommes les sentinelles de la vaillance d'une civilisation, parce que nous savons qu'une langue privée de son cardage perd contenance, fragilise les cervelles et les livre au chaos. C'est pourquoi notre vocation ordonne à tous les gouvernements de la France de se souvenir que notre langue a écrit une histoire dont le trône s'appelle le génie de la nation.

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dimanche, août 03, 2008

Le verbe dans la grammaire (notes de cours)

1. Dans la grammaire aristotélicienne, la distinction entre nom et verbe repose sur des critères d’ordre logique: l’un dénomme des substances ou des entités, l’autre prédique les propriétés accidentelles de celles-ci. L’un fournit le sujet et l’autre, le prédicat du jugement, la complémentarité des deux fonctions étant la condition sine qua non d’une bonne structuration logique de la phrase.

L’importance accordée au verbe en tant qu’élément indispensable à la formulation d’un jugement se reflète dans la terminologie utilisée en grammaire pour désigner cette partie du discours. Le nom grec rhema signifie non seulement “verbe” mais aussi “mot”, “parole”, de même que son équivalent latin verbum, dont les descendants roumain (verb) et français (verbe) ont gardé les deux sens.

La grammaire de Panini offre sur ce point une parfaite analogie avec les grammaires grecque et latine: padám désignait en sanscrit aussi bien le verbe que le mot en général.

Le rôle capital que joue le verbe dans l’organisation syntaxique et sémantique de la phrase est unanimement reconnu par les grammairiens: selon Sextil Puşcariu (1940), “verbul e sâmburele frazei” (le verbe est le noyau de la phrase) et selon Lucien Tesnière (1953), “le verbe est le nœud des nœuds”.

Mais alors que la fonction de dénomination était dévolue chez Platon et Aristote au seul substantif, la fonction de prédication incombait non seulement au verbe mais aussi à l’adjectif. Ainsi dans:

Claudine s’en va
Le livre est sur le pupitre
La vie est courte


Claudine, le livre, la vie désignent des êtres ou des choses, tandis que s’en va, est sur le pupitre, est courte constituent des prédications d’action, de lieu et de qualité sur les entités en question.

2. A partir du moyen âge, on établit entre le verbe et l’adjectif une distinction aussi nette qu’entre le verbe et le substantif. Mais les définitions notionnelles qu’on en donne ne sont pas toujours à même d’étayer ces distinctions: les noms dénotent des êtres ou des choses, les adjectifs, des qualités, et les verbes, des actions et des états. Mais comme le remarque à juste titre J. Lyons (1970), la différence entre qualité et état est moins tranchée que celle entre état et action: est-ce que savoir, exister, heureux, jeune désignent des états ou des qualités?

D’autre part, il y a des substantifs qui semblent dénoter des qualités plutôt que des entités (beauté, petitesse, tolérance), alors que le dénotatum de séjour, existence, course, départ semble tenir non pas de l’entité mais plutôt de l’état ou de l’action.

Entre les catégories sémantiques d’entité, de qualité, d’action ou d’état et les catégories lexico-grammaticales de substantif, d’adjectif et de verbe il n’y a pas de correspondance parfaite, loin de là. “Les parties du discours n’empiètent pas seulement les unes sur les autres, dit E. Sapir, mais elles sont susceptibles d’échanger leurs identité”. Il en conclut qu’une partie du discours “ne reflète pas tant notre conception intuitive de la réalité que notre aptitude à réduire cette réalité en une variété de systèmes de formes”.

Le conflit entre critères notionnels et critères formels, qui a jalonné toute l’évolution de la pensée grammaticale et que le débat entre modèles hérités de la logique classique et modèles issus du structuralisme n’a fait que relancer au XXe siècle, trouve dans le verbe un de ses terrains favoris d’action. Ainsi, selon G. Guillaume (1929), promoteur d’une conception « psychosystématique » de la langue, la différence entre l’infinitif marcher et le substantif marche consiste en ce que la forme verbale implique une tension, c’est du procès à l’état latent, tandis que le nom c’est l’idée de procès dénuée de toute tension.

Suivant E. Référovskaïa et A. Vassiliéva (1964), le substantif déverbal fournit une représentation notionnelle du phénomène en question (action ou état), qui se voit ainsi dépourvu de toute assise temporelle ou personnelle: la marche, la lecture. Le verbe représente l’action ou l’état comme un processus situé dans le temps et accompli par un agent et ceci, grâce à un système spécifique de marques.

Ches les tenants du structuralisme, les critères formels se substituent complètement aux critères sémantiques, tarés de non pertinents. Pour Edward Sapir, représentant du descriptivisme américain, « une partie du discours mise en dehors des restrictions de la syntaxe n’est qu’une vapeur insaisissable. Tout dépend des démarcations qu’on reconnaît entre les formes ». Pour André Martinet, promoteur du « fonctionnalisme », la distinction entre nom et verbe ne recouvre pas une différence réelle. Pluie et pleuvoir ne traduisent pas deux conceptions différentes d’un même phénomène. Ce sont là « deux formes linguistiques distinctes dont le choix est déterminé par le contexte: a pluie continue et il pleut sans arrêt ».


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