La nouvelle pédagogie du vocabulaire
1. Considérations générales
La lexicologie s’occupe des problèmes essentiels du vocabulaire, c’est-à-dire: le fond principal, les lois de son développement, la sémantique, l’étymologie, etc.
L’enseignement du vocabulaire est une partie d’une grande importance de l’étude d’une langue étrangère.
Il faut remarquer que la perception d’un mot nouveau est en premier lieu auditive, quand on l’entend, mais aussi visuelle, quand on le voit. On parle d’une perception motrice, lorsqu’on le prononce.
L’élève débutant doit commencer par entendre, puis comprendre ce qu’on lui dit. Le professeur ne donnera jamais le mot nouveau isolément, mais placé dans un contexte. L’élève a besoin de fixer le vocabulaire acquis, de le mémoriser, de le faire passer de l’état passif à l’état actif.
L’étude du vocabulaire ne doit pas être considérée comme instinctive, spontanée et fortuite. Elle doit être attentive, raisonnée et systématique.
2. L’étude du vocabulaire
La fréquence d’emploi d’un mot: le “vocabulaire fondamental”.
Par son langage toujours correct, dans le registre de la langue commune, l’enseignant doit initier l’élève à un niveau de langue généralement plus élaboré que le parler familial de l’enfant. Les élèves doivent apprendre d’abord et surtout des mots usuels, indispensables dnas la conversation pour pouvoir exprimer leur pensées, leurs désirs.
Si l’enfant acquiert le mot mais ne l’emploie pas, il fait partie de son vocabulaire passif. Si le mot n’est pas seulement compris, mais employé couramment dans le langage oral ou écrit, il s’agit d’un vocabulaire actif.
Les conditions d’acquisition d’un mot
Chaque mot possède un « champ » plus ou moins vaste où s’établissent des relations avec d’autres termes qu’il évoque.
Il n’y a pas de véritable acquisition de mots sans motivation de l’élève. Par conséquent, la séance de vocabulaire ne doit pas être isolée des activités globales d’expression et de communication orales et écrites de la classe.
Les phases de l’acquisition d’un mot
Les phases de cette acquisition sont:
- le lire et le faire lire dans une phrase;
- donner son sens par rapport au contexte;
- pratiquer la méthode directe: montrer l’objet, un dessin, une photo qui représente un nom; mimer l’action qu’exprime le verbe;
- faire consulter le dictionnaire par chaque élève;
- faire employer le mot dans des phrases orales, selon la technique des exercices structuraux;
- écrire le mot au tableau; faire observer l’orthographe de ce mot;
- faire écrire le mot dans le cahier;
- faire employer le mot dans des phrases orales, selon la technique des exercices structuraux;
- faire employer le mot dans des phrases écrites;
- étudier les associations possibles de ce terme;
- organiser des séances de réemploi de ce mot sous forme d’exercices-jeux.
Dans l’étude des mots, le professeur ne doit pas négliger l’appui pratique de ces aspects:
a) recherche du sens d’un mot par le contexte;
b) la famille des mots;
c) les divers sens du mot;
d) les préfixes et les suffixes;
e) les homonymes;
f) le vocabulaire analogique;
g) les synonymes;
h) les antonymes;
i) les expressions et les locutions.
3. La pratique du vocabulaire
a) L’acquisition des mots nouveaux
Elle se fait en “en situation”, pendant l’enseignement d’un texte littéraire, par exemple. Le professeur doit limiter le vocabulaire de ce type, concentrer l’attention de l’élève.
b) Les séances spéciales de vocabulaire
Elles offrent la possibilité au maître de mieux organiser le lexique de l’enfant. Il y a deux possibilités:
- en précisant la signification des mots que l’élève connaît plus ou moins bien;
- en favorisant des associations entre ces mots et ceux qu’il emploie déjà à bon escient, de façon qu’il sache choisir, opportunément, les termes exacts qui conviennent à la formulation précise de sa pensée.
I. La leçon qui a comme base un texte d’adulte
Le maître choisit le texte en tenant compte des activités en cours et puis il sera écrit au tableau noir ou transmis à chaque élèves sur une fiche individuelle.
Le déroulement d’une séance doit comprendre les sections suivantes:
- une lecture silencieuse, individuelle du texte;
- une lecture à haute voix par deux ou trois bons lecteurs;
- une lecture magistrale;
- une détermination du sens général du texte – choix en équipes d’un titre, par exemple; la sélection du meilleur titre au niveau du groupe-classe;
- l’élucidation d’un ou deux mots, inconnus par les élèves;
- l’étude d’un ou deux mots choisis par le maître;
- chacun de ces vocables est étudié selon l’une des catégories sémantiques.
Il faut éviter les séances de vocabulaire conduites sur le seul mode oral et collectif. Il est bon de prévoir des phases de travail, afin de privilégier tour à tour la participation commune des élèves, leur collaboration en équipes et les recherches individuelles, tantôt sur le mode oral, tantôt sur le mode écrit. Cette alternance des niveaux de relation dans la classe rend la séance plus intéressante, plus active, plus profitable.
II. Correction collective d’un texte d’enfant
Il s’agit d’une séance « à dominante lexicologique », consacrée à l’observation et à la correction du vocabulaire d’un texte d’enfant: rédaction libre, narration, compte-rendu d’enquête, texte libre, etc.
Le texte choisi par le maître ou par la classe sera écrit au tableau noir; après une lecture commune individuelle silencieuse, puis à haute voix par un élève, le texte est corrigé phrase par phrase, à propos de la syntaxe et du vocabulaire essentiellement.
4. Les exercices et les jeux de vocabulaire
Les exercices
1. Les exercices d’équivalences se réalisent:
- par changement de la nature grammaticale de certains mots;
- avec nécessité de transformer la structure de la phrase initiale.
Les exercices d’équivalence des phrases mettent en valeur la grammaire et le vocabulaire. Ce sont des exercices de style qui ont le rôle d’apprendre à l’enfant à traduire une idée de plusieurs façons différentes et à choisir celle qui convient le mieux à l’expression de sa pensée.
2. Les exercices à trous.
3. Les exercices de construction de phrases.
4. Les exercices de classement de mots (en classes sémantiques). Ainsi, les élèves apprennent à classer.
Les jeux de vocabulaire
Ces jeux se proposent de réaliser des révisions régulières des mots appris. Il ne faut pas proposer aux élèves des mots inconnus.
1. Les mots croisés
2. Le diamino
3. Le jeu de la phrase la plus longue
4. Le jeu des équivalences
5. Le jeu des images
Parmi les jeux de vocabulaire les plus usités, nous citons également: le jeu des comparaisons, le jeu des enveloppes, le jeu du relais, le jeu du puzzle, le jeu des substitutions, le jeu des phrases équivalentes, quel est le bon mot, quelle est la bonne définition, les charades, les devinettes, etc.
Le matériel du vocabulaire
Le dictionnaire, le vocabulaire, les fiches-dico.
En guise de conclusion:
Ce qu’il faut faire:
- partir de l’activité motivée des enfants: apprendre des mots en situation de communication, privilégier le vocabulaire “occasionnel”;
- choisir l’un de ces termes pour en étudier “l’univers sémantique”;
- faire toujours employer les mots nouveaux dans des phrases simples, produites par référence à des situations déterminées;
- enrichir le vocabulaire des élèves par la composition ou la correction collective de textes d’enfants;
- susciter le goût de lire;
- réviser fréquemment le vocabulaire acquis par des jeux variés, intéressants;
- donner à chaque élève l’habitude quotidienne de consulter le dictionnaire.
Ce qu’il ne faut pas faire:
- établir des listes de mots à apprendre;
- demander aux élèves de deviner le sens d’un mot;
- travailler sur le seul mode oral pendant la leçon;
- isoler le vocabulaire des autres activités de la classe.
[Source des notes: Traian Nica, Cătălin Ilie, Tradition et modernité dans la didactique du français, langue étrangère, Editura Celina, Oradea, 1995]
mardi, juillet 03, 2007
Publié par:
Radu Iliescu
le
mardi, juillet 03, 2007
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